Passer au contenu

QUIC, le nouveau protocole Google pour accélérer le web

Le géant de Mountain View déploie sur ses propres serveurs une technologie baptisée QUIC qui permet de réduire le temps d’établissement des connexions sans pour autant rogner sur la sécurité et la qualité des échanges.

Google ouvre un nouveau chapitre dans sa lutte contre la lenteur du Web, avec l’utilisation massive de « QUIC », un nouveau protocole de transport expérimental (de niveau 4) disposant d’un chiffrement équivalent à TLS/SSL, mais beaucoup plus rapide. Ce n’est pas la première fois que le géant californien veut donner un coup de fouet à la Toile. En 2012, il avait déjà présenté le protocole SPDY, qui optimise les connexions en multiplexant plusieurs requêtes web sur une même connexion TCP (qui est également un protocole de transport de niveau 4). Ce qui permet de réduire le nombre d’aller-retours réalisés entre le client et le serveur au début de l’établissement d’une connexion (« Round Trip » en anglais). Ce mécanisme a depuis été validé par l’IETF qui l’a intégré dans le nouveau standard HTTP/2.

Avec QUIC, Google veut aller encore plus loin en réduisant ce nombre d’allers-retours à zéro lorsqu’un site a déjà été contacté auparavant : le client pourra alors directement envoyer des données au serveur sans perdre de temps avec des échanges préliminaires. QUIC, en effet, va supposer que les paramètres échangés la première fois – comme le certificat du serveur ou l’adresse IP du client – restent les mêmes afin de pouvoir immédiatement enclencher la connexion. Si les paramètres ont changé,  QUIC réalisera un échange protocolaire complet, comme pour la première fois. Mais souvent, ce ne sera pas nécessaire.

Afin de pouvoir tester son protocole expérimental dans la vraie vie, avec de vrais Internautes, Google ne s’est pas appuyé sur TCP pour bâtir QUIC, mais sur UDP, un autre protocole de transport de niveau 4 (d’où le nom d’ailleurs : Quick UDP Internet Connections). Ce protocole est moins complet que TCP, mais qui a plusieurs avantages. A l’inverse de TCP, UDP n’est pas directement intégré dans les noyaux des systèmes d’exploitation, sur lesquels Google n’a que peu d’influence et où les nouveautés mettent du temps à se diffuser.

Deuxièmement, UDP comme TCP n’est pas automatiquement bloqué par les pare-feu et autres équipements de sécurité. C’est pourquoi d’ailleurs Google a rejeté dès le départ l’idée de construire un nouveau protocole en partant de zéro, qui aurait été bloqué par défaut par toutes les solutions de sécurité… Enfin, pour compenser les lacunes d’UDP en matière de gestion de perte de paquets et de contrôle de qualité de service, Google a introduit ses propres mécanismes en la matière. « QUIC nous permet de tester et d’expérimenter des nouvelles idées, et d’avoir rapidement des résultats », résume l’éditeur dans un document.

Et Google ne perd pas de temps. Les premières expériences avec QUIC remontent à mi-2013. Depuis, ce protocole a été intégré dans le navigateur Chrome et activé sur un bon nombre de ses serveurs. « Environ la moitié des requêtes de clients Chrome vers des serveurs Google se font désormais au travers de QUIC », annonce le fournisseur. Côté performances, l’utilisateur gagnerait ainsi jusqu’à une seconde pour afficher la page recherche de Google. Sur YouTube, la mise en tampon des données vidéo serait réduite de 30 %.

Google souhaite évidemment que son nouveau protocole soit adopté de manière plus large et compte le soumettre auprès de l’IETF.

Source : Note de blog de Google

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Gilbert Kallenborn