Les résultats de la Présidentielle 2012 seront sur Twitter et sur Facebook les 22 avril et 6 mai 2012. Et nul n’a besoin des instituts de sondage pour le prédire. La seule véritable question est « à quelle heure ? ». La loi française est très stricte. Pas avant 20 heures. Sous peine d’une amende pouvant aller – comme nous le rappelle le code électoral – de 3 750 € à 75 000 € ! Le procureur de Paris a indiqué le 19 avril que « la police serait saisie systématiquement et sur-le-champ en cas de publication prématurée de sondages ou d’estimations des résultats du premier tour de l’élection présidentielle en France dimanche » et que « des mesures ont été prises pour repérer tout contrevenant ». Tous subterfuges seraient également traqués. Pas la peine de jouer au plus fin et de nous raconter la météo « Marine » et du temps qu’il fait en « Hollande ».
Regarder un fil Twitter n’est pas une infraction
Pourtant comment nous interdire de regarder un fil Facebook ou Twitter ? Ne serait-il pas plus simple de fermer l’ensemble des bureaux de vote à 20 heures comme le suggèrent plusieurs de nos confrères au lieu de commencer les dépouillements dès 18 h 30 ? Ajoutez à cela que les instituts de sondage auront les premières estimations dites à la « sortie des urnes » très tôt et que ces résultats seront divulgués sous couvert de confidentialité… Mais comme rien n’empêche une personne à l’étranger (une salle de rédaction aux Etats-Unis, par exemple) de diffuser une telle information… C’est sans doute ce qui a motivé le directeur de la rédaction du quotidien Libération de se réserver le droit de publier sur son site Internet les estimations des résultats dès 18 h 30, « si l’écart est net et les sources fiables ».
La chasse aux « haschtags »
Nous sommes donc en pleine hypocrisie technologique. Car sans rien faire, vous pouvez être tenu au courant via Twitter des résultats de la Présidentielle. Comment ? Qui peut vous interdire de consulter sur Twitter les résultats des haschtags (ou mots-clés en français) ? Mais que l’on ne nous fasse pas croire que c’est un acte technologique compliqué. Car, ainsi que l’a déclaré la société Numericable dans un communiqué le 19 avril 2012, « c’est aujourd’hui à la portée de n’importe qui. » Outre sur les ordinateurs et les smartphones, Twitter s’invite dorénavant sur votre téléviseur : « TWITTER en live sur la BOX BY NUMERICABLE LES RESULTATS DES ELECTIONS PRESIDENTIELLES A LA TELEVISION DES 18 H 30 LES 22 AVRIL ET 6 MAI ». Et d’indiquer sereinement que son usage est non seulement aisé mais que « cette fonction est accessible même aux téléspectateurs qui n’ont pas de compte Twitter ». La messe est dite ?
L’enjeu c’est l’invalidation des élections
Il faut quand même mettre en garde tous ceux qui contreviendraient à la loi électorale. Le retweet dit « RT », c’est-à-dire la propagation de ces résultats durant cette heure et demie, est également interdit (à souligner qu’à partir de vendredi 20 avril 2012 à minuit, la règle c’est silence radio pour tout le monde). Mais le souci auquel nous sommes confrontés ce n’est pas tant l’interdit, c’est l’enjeu. Car qu’adviendrait-il de cette élection si un électeur ou un candidat pouvait prouver que l’influence des réseaux sociaux a été telle qu’elle a massivement mobilisé des électeurs à partir de la diffusion d’une information, au point par exemple modifier l’ordre d’arrivée au premier tour. « Cela relève du Conseil constitutionnel », a rappelé une responsable en charge des élections d’une de nos 36 000 communes. Mais une chose est certaine : dorénavant, nous devrons mieux prendre en compte l’importance des médias sociaux. Y compris dans l’organisation d’une élection, comme celle de la plus haute investiture de notre pays.
Il faut quand même mettre en garde tous ceux qui contreviendraient à la loi électorale. Le retweet dit « RT », c’est-à-dire la propagation de ces résultats durant cette heure et demie, est également interdit (à souligner qu’à partir de vendredi 20 avril 2012 à minuit, la règle c’est silence radio pour tout le monde). Mais le souci auquel nous sommes confrontés ce n’est pas tant l’interdit, c’est l’enjeu. Car qu’adviendrait-il de cette élection si un électeur ou un candidat pouvait prouver que l’influence des réseaux sociaux a été telle qu’elle a massivement mobilisé des électeurs à partir de la diffusion d’une information, au point par exemple modifier l’ordre d’arrivée au premier tour. « Cela relève du Conseil constitutionnel », a rappelé une responsable en charge des élections d’une de nos 36 000 communes.
Mais une chose est certaine : dorénavant, nous devrons mieux prendre en compte l’importance des médias sociaux. Y compris dans l’organisation d’une élection, comme celle de la plus haute investiture de notre pays.
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