“ Durant des années, quand je présentais mes travaux à la régie Renault ou ailleurs, j’invoquais les recherches d’un professeur mythique que j’avais appelé Durant. Je lui avais attribué les résultats de mes propres réflexions, ce qui donnait confiance aux gens. ” Cette anecdote que Pierre Bézier (1910-1999) confiait au magazine SVM Mac il y a quelques années, est symptomatique de l’intelligence ? et de la malice ? dont fit preuve ce fils et petit-fils d’ingénieur.Diplômé de l’Ecole des Arts et Métiers en 1927, il le fut aussi de Supélec en 1931. Deux ans plus tard, il entra chez Renault où il conçut, en 1945, les machines transferts pour la fabrication des 4CV, puis en 1958, une machine à commande numérique. Nommé directeur des méthodes mécaniques, il fut rapidement mis à l’écart suite à des divergences avec ses supérieurs. Il se donna alors pour objectif de trouver une définition numérique d’une courbe tracée à la main afin de fournir à la commande numérique les chiffres dont elle avait besoin. En 1962, il décrivit pour la première fois ce que l’on nomme les courbes de Bézier. Et créa, en 1971, le logiciel Unisurf destiné à utiliser concrètement les courbes et surfaces de Bézier. Ce qui était alors considéré comme une “ invention d’hurluberlu ” est devenue la base des logiciels graphiques. A commencer par Illustrator d’Adobe.
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