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Qui cherche trouve, enfin paraît-il

Internet est un média de stockage. Qui dit stockage, dit moyens de recherche. Et là, le bât blesse. Les quelques milliers d’outils de recherche disponibles en ligne ne suffisent pas à indexer l’ensemble des documents. Comment donner du sens à tout cela ?

Rechercher une information précise sur le Web ? Quelle horreur ! Internet accumule les pages et les documents par milliards. Fantastique ! disent les béats, qui y voient la refondation de la bibliothèque d’Alexandrie. Je ne sais pas comment on dénichait le bon papyrus ou le bon livre dans cet édifice, qui en regroupait plusieurs centaines de milliers. Mais, à coup sûr, il devait exister l’équivalent d’un index pour s’y retrouver. Enorme avantage, tout était classé selon la même méthode dans le même lieu.Sur le Net, rien de comparable : c’est le chaos. Il n’y a pas deux sites pour organiser l’information de la même manière et les technologies qui la gèrent s’empilent à la va-comme-je-te-pousse. Du coup, nous passons tous par les mêmes épreuves : moteurs, métamoteurs, annuaires… exploration des liens, reformulation des requêtes, etc. Moi qui croyais que l’informatique était là pour nous faciliter la vie !Il suffit de jeter un coup d’?”il à la liste des ” principaux outils de recherche “ établie par Olivier Andrieu, le responsable du site Abondance, pour mesurer l’étendue des dégâts. Vous n’en avez pas assez ? Fouillez donc les liens proposés par Searchengines, la référence américaine sur le sujet. De quoi frôler l’overdose. Mais cela ne serait pas si grave, après tout, si l’économie vacillante du Net ne s’en mêlait pas.Vous avez sélectionné, après de longs tests, quelques annuaires et moteurs auxquels vous accordez toute votre confiance ? Dépêchez-vous de la récupérer ! La quête frénétique de recettes conduit les propriétaires de ces outils à changer leur politique, quitte à ranger leur éthique au musée. Les annuaires ? Ils s’apprêtent à vendre?” ou vendent déjà ?” l’ordre d’apparition des réponses. La suspicion s’étend aux plus grands moteurs de recherche, dont les résultats s’apparenteraient à de la publicité déguisée. C’est en tout cas ce qu’affirme Ralph Nader, le roi américain de la défense du consommateur.Déjà que nous avions du mal à trouver la réponse pertinente à nos questions ! Voilà qu’il nous faut nous méfier des réponses qui nous sont fournies. Coup de chance, la recherche dans le domaine de la recherche sur Internet continue. Et les idées originales ne manquent pas : Human Links fait confiance aux hommes, VisIT fait des petits dessins, Sensoria Technology simule le fonctionnement de la mémoire…J’oubliais ! Savez-vous comment je teste la qualité d’un moteur de recherche ? Tout simplement en saisissant, dans la zone de recherche, deux tout petits mots-clés : mon prénom et mon nom. Pour l’instant, c’est Google qui s’en sort le mieux… d’ailleurs je n’en dors plus : plein de mes bêtises électroniques des dernières années s’y retrouvent.

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Michaël Thévenet