Si la Belgique n’a toujours pas lancé la 5G, certaines de ses grandes villes se retrouvent en pointe en matière d’expérimentation. C’est le cas d’Anvers, port international et cité flamande de caractère aux rues étroites et à la circulation difficile. C’est sur ce terrain particulier que de nouveaux usages sont en train d’émerger. Car de nombreuses entreprises d’envergure s’y côtoient et y testent les premiers réseaux privés 5G standalone.
Ce qui explique que l’opérateur Orange ait choisi d’y inaugurer un nouveau 5G Lab ce mois d’octobre. Une structure chargée d’aider les sociétés à comprendre cette technologie et voir si elle peut leur apporter un bénéfice. Des partenariats ont été noués depuis l’année dernière sur le port dont nous avons pu voir les résultats.
La réalité augmentée pour les interventions techniques
Le fabricant de polymères de haute technologie Covestro a ainsi équipé certains de ses employés sur le terrain de lunettes de réalité augmentée lorsqu’ils effectuent de la maintenance ou de réparation. « C’est l’un des deux cas d’usage les plus populaires », nous indique Michaël Peeters, directeur Innovation et Business d’Orange Belgium. Le technicien peut se faire assister par un expert ou contacter un fournisseur à distance pour leur montrer ce qui se passe sur place mais aussi afficher toute la documentation nécessaire. L’idée est d’éviter des aller-retours et de gagner du temps. La 5G apporte un plus par rapport à la 4G parce que sa latence réduite rend l’utilisation des lunettes de réalité augmentée plus fluide quand on bouge.
Orange Belgium a poussé le cas d’usage un peu plus loin en imaginant que ces mêmes lunettes de réalité augmentée pourraient piloter un bras robotisé dans une usine.
Les appels de secours priorisés
« Il y a aussi les appels critiques sur des sites sensibles de grandes entreprises. On peut réserver de la bande passante, l’augmenter en temps réel suivant les besoins et donc garantir l’accessibilité permanente du service », ajoute Michaël Peeters. Le groupe chimique allemand BASF l’a notamment testé. Grâce au network slicing qui découpe le réseau en tranches, la 5G standalone permet de prioriser certains usages. On pourrait imaginer que cela soit étendu au grand public pour joindre les services d’urgence. Cela permettrait d’éviter des situations de saturation des communications comme ce fut le cas lors des attentats parisiens de 2015, par exemple.
Le transport médical par drones
On croyait le transport médical réservé aux zones rurales peu denses ou accidentées. Il pourrait finalement se développer aussi dans les centres urbains. C’est ce que nous avons découvert avec le projet de la société Helicus. Elle va faire circuler une flotte de drones d’ici à la fin de l’année. La 5G permet de garantir des communications fiables entre le centre de commande et les appareils. Ils transporteront matériel et organes entre les différents établissements de soins d’Anvers. Chacun est amené à se spécialiser et ils ont tous besoin de pouvoir collaborer rapidement malgré les embouteillages. Il faudra tout de même que la réglementation aérienne évolue pour dépasser le stade de l’expérimentation.
A moyen terme, Michaël Peeters pense que la 5G pourrait aussi jouer un rôle vis-à-vis des bateaux du port dont l’automatisation est en marche. En attendant, ce sont les remorqueurs du port d’Anvers qui en profitent pour guider les plus gros cargos jusqu’aux bassins grâce aux images des caméras embarquées qui sont transmises en temps réel.
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