Le groupe des Verts au Parlement européen a commandé la première étude poussée sur l’impact environnemental du numérique à l’échelle des pays de l’Union. Pas de grande surprise, mais des chiffres précis qui devraient peut-être nous inciter à acheter moins de matériel high-tech ou à mieux le réutiliser.
Le rapport a été réalisé à partir de données datant de 2019 par le collectif Green IT.fr. Il s’agit d’une analyse multicritère du cycle de vie de l’extraction des matières premières au recyclage ou à la mise en décharge des produits et services high-tech. Les résultats sont complexes à présenter et résumer.
L’impact environnemental d’un seul Européen est impressionnant. Citons quelques chiffres évocateurs. Nous produisons en moyenne chacun 225 kilos de déchets par an et utilisons 1 110 kg de matières premières par personne. Notre consommation d’énergie primaire (bois, charbon, gaz naturel, pétrole, etc..) est de 8 230 MJ (mégajoules). Notre consommation d’énergie finale, c’est-à-dire l’énergie directement utilisée par l’utilisateur sous forme d’électricité ou de carburant, est de 1980 MJ. C’est l’équivalent d’un radiateur alimenté sans interruption pendant 23 jours.
Les terminaux restent le point noir de nos usages
Ce n’est pas une surprise, c’est au niveau des terminaux que la situation est la plus problématique. Ce sont eux qui pèsent de loin le plus lourd. Les appareils concentrent 89% de l’utilisation des ressources, minéraux et métaux de l’ensemble du numérique. Ils pèsent à hauteur de 65,8% pour l’acidification de l’air et représentent 78% de la production de déchets. Encore plus intéressant, les terminaux contribuent à hauteur de 65,5% au changement climatique contre seulement 11,9% pour les réseaux et 22,5 % les centres de données.
Au niveau européen, la consommation d’électricité des services numériques pendant la phase d’utilisation représente 9,3 % de la consommation européenne d’électricité. Et les émissions totales de gaz à effet de serre (GES) sont de 185 Mt (millions de tonnes) équivalent CO₂ sur un total de 4 378 Mt éq. CO₂, ce qui veut dire que les émissions de GES des services numériques représentent 4,2 % des émissions européennes de GES. C’est finalement beaucoup.
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N’oublions pas non plus que le numérique contribue à épuiser les ressources en eau et à les polluer, qu’il pèse sur notre santé avec les émissions de particules et la formation d’ozone photochimique qui sont responsables de maladies.
Il y a donc urgence à contenir la facture environnementale du numérique. Si rien n’est fait, ou pas assez, elle va encore s’alourdir dans les années qui viennent comme l’avait souligné un rapport du Sénat qui a abouti récemment à une loi.
Source : Green IT
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