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Quel est le meilleur opérateur près de chez vous ? Mon Réseau Mobile enrichit ses cartes pour mieux vous renseigner

Le gendarme des télécoms affiche pour la première fois des résultats tiers sur sa plate-forme cartographique qui compare les réseaux mobiles des opérateurs. Cette démarche de crowdsourcing permet de décupler le volume de mesures sur tout le territoire.

On ne présente plus Mon réseau mobile, l’outil cartographique de l’Arcep qui affiche la couverture et la qualité de service des réseaux mobiles de chaque opérateur en France pour mieux les comparer. Après plusieurs années de travail, la plate-forme livre en plus à partir d’aujourd’hui des résultats de mesures provenant d’applications tierces de speed test. Il s’agit de 5G Mark (Mozark  Group) et SpeedChecker.

Le site de l'Arcep.
dr – Le site de l’Arcep.

« Jusqu’ici, nous avions des cartes de couverture, théoriques, et les mesures de nos enquêtes terrain qui sont le résultat d’un échantillonnage du territoire limité bien que représentatif. Là, on franchit un palier avec, en plus, ces données de crowdsourcing dont l’atout principal est le volume d’informations qu’elles apportent. Cependant, elles sont réalisées dans un environnement moins maîtrisé », nous explique Guillaume Decorzent, chef d’unité « couverture et investissements mobiles » à l’Arcep.

Davantage de mesures… mais aussi de biais

Les tests terrain de simples utilisateurs ont l’avantage d’être réalisés sur tout le territoire et à toute heure du jour et de la nuit, contrairement aux enquêtes de l’Arcep qui ciblent un nombre de sites restreints et uniquement en journée. Mais il y a des biais. C’est ce qui explique que l’Arcep ait pris la peine, dans le même temps, de publier un document très pédagogique sur les forces et les limites de ces données.

La plate-forme Mon réseau mobile.
dr – La plate-forme Mon réseau mobile.

L’atout principal, c’est le volume d’informations que ces mesures apportent. Mais elles sont réalisées dans un environnement moins maîtrisé. Contrairement aux professionnels des enquêtes de l’Arcep, les utilisateurs lambda vont parfois utiliser des appareils vieillissants et peuvent se retrouver au fond de leur cave ou au contraire se positionner en face du signal. Certains vont multiplier les mesures parce qu’ils ne sont pas contents de la qualité obtenue ou au contraire parce qu’ils atteignent des records. Ces deux extrêmes se trouvent ainsi surreprésentés dans les résultats, ainsi que les mesures réalisées dans les zones denses.

Les protocoles de ces applications ne sont pas forcément les mêmes. Même si l’Arcep a mis en place un code de conduite qui a réussi à fédérer un certain nombre d’acteurs de la mesure, des différences subsistent. Comme le fait de réaliser des tests de débit en mono ou multi connexion. Il faut donc rester prudent dans l’exploitation et l’interprétation de ces données.

Prudence avant d’établir des podiums entre opérateurs

« On ne préconise pas de réutiliser ces données dans une logique de podium. Ceux qui veulent le faire doivent être conscients des disparités de qualité de service entre les territoires et de tous les biais inhérents au crowdsourcing», précise Guillaume Decorzent. « Les applications qui fournissent ces données et produisent des publications agrégées utilisent des méthodes d’analyse et de post-traitement des données qui font leur valeur ajoutée. Nous, nous publions, les résultats bruts de mesure individuelle, sur une carte, donc sans cet enjeu de pondération » . Ceux qui voudraient en tirer des classements ne pourraient faire l’économie d’un traitement de ces données.

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Quelles applications ?

Cela n’enlève rien à l’intérêt de cette nouvelle source d’information dont les élus, collectivités territoriales, médias ou simples citoyens peuvent s’emparer dès à présent. Les informations seront d’ailleurs diffusées en open data.

Pour le chef d’unité « couverture et investissements mobiles » à l’Arcep, «ces mesures de crowdsourcing peuvent être très utiles en termes de diagnostic numérique du territoire pour des élus, par exemple, qui souhaiteraient identifier des zones en souffrance ou même, à titre personnel, pour l’utilisateur qui voudrait obtenir une information sur la probabilité d’arriver à se connecter».

L’idée, c’est aussi que les utilisateurs participent encore davantage à ces mesures en faisant des speed tests. En enrichissant Mon Réseau mobile, ils pèsent ainsi sur la mise en concurrence des opérateurs par la donnée. L’Arcep attend maintenant que d’autres applications de speed test rejoignent cette démarche.

Source : Mon réseau mobile, l’Arcep

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Amélie CHARNAY