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Quel avenir pour le GPRS ?

Pour le lancement commercial de leurs premiers services GPRS, les opérateurs visent l’entreprise. À terme, le GPRS doit relancer la généralisation de l’accès mobile Internet grand public, en attendant l’avènement de l’UMTS.

” Alors que le WAP n’a pas suscité l’attraction massive attendue du grand public et des entreprises, le GPRS (General packet radio service) réutilise les infrastructures GSM en fournissant des débits trois à quatre fois supérieurs. Étape de transition avant la mise en place des réseaux UMTS (Universal mobile telecommunications system), le GPRS doit permettre d’associer réellement données et mobilité.Un réseau GPRS conserve le mode d’accès, les fréquences et la modulation du GSM. Les opérateurs ont à faire évoluer la version logicielle des équipements radio GSM sans revoir toute leur infrastructure d’accès radio, ce qui limite le coût de déploiement. Ils doivent, par ailleurs, déployer un réseau dorsal IP-GPRS pour le transport des données. Les utilisateurs, en revanche, doivent changer de terminal. Peu de terminaux GPRS sont aujourd’hui disponibles. Ils doivent être couplés à des PDA (Personal digital assistants) ou à des ordinateurs portables pour une utilisation efficace. Leur ergonomie devra être revue pour autoriser l’accès à des services à destination d’un large public.Des codages plus performants et la possibilité d’agréger plusieurs canaux d’une trame radio augmentent les débits d’accès. De plus, pour optimiser l’utilisation du réseau radio, les débits d’accès sont asymétriques : les débits GPRS descendants théoriques varient de 43 kbit/s (agrégation de 3 canaux) à 115 kbit/s (agrégation de 8 canaux au maximum), au lieu de 9,6 kbit/s sur un réseau GSM standard. Le débit montant est de 14,4 kbit/s. Il n’existe pas encore de terminaux capables d’agréger plus de trois canaux. Cependant, même dans le futur, les opérateurs limiteront sans doute l’utilisation de GPRS à trois canaux, afin de ne pas pénaliser les communications voix, qui représenteront encore longtemps l’essentiel de leur chiffre d’affaires. De ce fait, les débits effectifs ne dépasseront probablement pas 30 à 40 kbit/s, soit l’équivalent d’un modem analogique classique.

Les accès à Internet et à un Intranet

L’ouverture des infrastructures GPRS à d’autres réseaux IP est possible par deux moyens. Le mode transparent est utilisé pour permettre au grand public d’accéder à Internet. Dans ce cas, le mobile possède une adresse IP attribuée par l’opérateur. Une fois authentifié à partir de ses paramètres GSM classiques, le mobile peut accéder à Internet. Aucune authentification complémentaire n’est effectuée.Le mode non-transparent, lui, est employé pour l’accès aux Intranet d’entreprise. Lorsque le mobile se connecte au réseau, il est d’abord authentifié à partir de ses paramètres GSM classiques. Une requête est ensuite envoyée à destination d’un serveur d’authentification (Radius, par exemple), qui peut être hébergé dans l’entreprise. Une fois cette authentification effectuée, l’utilisateur professionnel est rattaché directement à l’Intranet de sa société.L’entreprise peut choisir de se raccorder directement au réseau de l’opérateur mobile. Dans la pratique, les opérateurs de transport de données (Cegetel et Siris, entre autres) seront, à terme, interconnectés aux réseaux IP des opérateurs mobiles. Les entreprises pourront donc accéder aux réseaux mobiles à travers l’offre d’accès distant de leur opérateur de transport de données.

Les premières offres entreprise en Europe

Sur le marché des entreprises, le GPRS commence à poindre en Europe, notamment en Belgique, en Norvège et en Suisse. Le GPRS offre aux professionnels un accès sécurisé à leur réseau d’entreprise depuis un terminal mobile : agenda, annuaire, messagerie, mais aussi applications de l’entreprise (par connexion de leur mobile GPRS à leur ordinateur portable ou PDA). La tarification est très variable suivant les opérateurs. Dans tous les cas, elle dépend du volume de données reçues, et non de la durée de connexion.Les premiers forfaits GPRS proposent un abonnement d’environ 20 € pour 2 à 10 Mo de données reçues, éventuellement modulable en fonction de l’horaire de connexion, avec une tarification pour les volumes de données supplémentaires.En France, le lancement de GPRS, initialement prévu pour fin 1999, n’a eu lieu qu’en 2001, pour des clients pilotes. Sa généralisation ne débutera que cette année. La couverture GPRS bénéficiera de celle du GSM dès le lancement. Au début, les trois opérateurs français orienteront leurs offres vers les portails mobiles, hérités du WAP (MIB, d’Orange ; PI, de SFR ; ou B2Bouygtel, de Bouygues Telecom). Ces offres permettent d’intégrer quelques services d’entreprise standards (tels que messagerie ou agenda). Dans ce cas, le terminal mobile n’a pas à disposer d’une adresse IP de l’entreprise, à laquelle il n’accède que via le portail.Les offres de services d’accès complet au réseau de l’entreprise en mode non transparent ne seront disponibles que dans quelques mois, de même que l’intégration du mode d’accès GPRS aux solutions d’accès distant des opérateurs de transport.Le GPRS est d’abord proposé aux entreprises. Mais l’enjeu, pour les opérateurs, est ailleurs : il doit relancer la généralisation de “l’accès IP mobile” pour le grand public, et il lui faut non seulement permettre d’augmenter le revenu moyen par ligne, mais aussi préparer les utilisateurs à l’UMTS. “* responsable du département Service télécoms d’entreprise de Solucom

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Frédéric Goux*