« L’iPhone mérite d’être le téléphone qui contribuera à l’éclosion de l’Internet mobile. 2007 pourrait être l’an I de cette nouvelle ère. » Voilà comment notre collègue Pierre Fontaine concluait son test du tout premier iPhone, commercialisé il y a dix ans, jour pour jour.
Il est évidemment facile de ricaner de certains avantages que l’on trouvait alors à l’iPhone original : « mémoire interne importante » (8 Go), « large écran couleur » (3,5 pouces) et « compatibilité Wi-Fi ». Ces caractéristiques étaient impressionnantes à l’époque, mais ne résistent pas au fil des années. Le point fort que l’on retiendra plutôt est son « système de pilotage tactile », certainement la fonctionnalité qui nous avait le plus enthousiasmé à l’époque.
Le logiciel, meilleur argument de cet iPhone
Car ce que l’on conclut de ce test est d’abord la proposition logicielle qu’Apple fit avec ce premier smartphone. « La grande nouveauté, l’attrait essentiel, vient de la manière dont ces trois fonctions sont fusionnées en un appareil », expliquait-on alors en évoquant ses fonctionnalités de « lecteur multimédia, téléphone portable et tablette Internet ».
Nous reconnaissions pourtant que « d’autres l'[avaient] fait, plutôt bien, et même mieux d’un point de vue purement technique », mais que « la révolution qu’est l’iPhone [provenait] du savoir-faire énorme d’Apple en termes d’ergonomie et d’innovation ». Une nouvelle démonstration de la marque « dans l’art de faire ce qui semble évident ».
Le souci du détail poussé très loin
Comme souvent, c’est dans les détails – si importants aux yeux de Steve Jobs – que l’on remarquait ce savoir-faire. Grâce au clavier virtuel tactile, « on prend vraiment plaisir à saisir du texte », aidé par son « dictionnaire de frappe et de complétion [qui] y est pour beaucoup et se montre très efficace en cas de faute de frappe ».
On appréciait également « la double pression sur le bouton Accueil qui donne accès directement à ses contacts téléphoniques favoris sans avoir à passer par plusieurs étapes avant de pouvoir passer un appel ». Une fonctionnalité depuis disparue – remplacée par le sélecteur d’applications – qui montre bien que la fonction téléphone n’est désormais plus aussi indispensable.
Un smartphone pas sans défauts
Malgré la réussite de son interface, le premier iPhone n’était toutefois pas exempt de défaut. L’absence de connexion 3G était certainement la principale. La seule compatibilité avec l’Edge ralentissait clairement la navigation et l’envoi d’e-mails avec pièces jointes. Mais l’intégration du Wi-Fi et la consommation excessive d’énergie par la 3G à l’époque atténuait quelque peu ce regret.
La gestion exclusive via iTunes était aussi l’une des contraintes qu’il fallait accepter avec cet iPhone. Pas la moindre quand on connaît le rejet que le logiciel provoque chez certains utilisateurs. Il était impossible également de tourner la moindre vidéo avec ce premier modèle, « d’autant plus regrettable qu’Apple fournit, pour Mac OS X, un très bon logiciel de montage », regrettait-on alors. Enfin, les envois de SMS étaient limités à un correspondant à la fois (« Ça ne va pas être facile pour les vœux de fin d’année »), tandis que les MMS étaient tout bonnement inexistants.
Une époque où les forfaits mobiles étaient hors de prix
Enfin, ce test nous plonge également dans les méandres des forfaits téléphoniques de 2007 ; et surtout leurs tarifs démesurés. Commercialisé en exclusivité chez Orange, l’iPhone était proposé avec des forfaits spécialement taillés pour lui : « 49, 59, 79 et 119 euros/mois pour respectivement 2h+2h (soir et week-end) et 50 SMS, 3h+3h (soir et week-end) et 100 SMS, 5h+5h (soir et week-end) et 150 SMS et 8h+8h (soir et week-end) et 1000 SMS ». A l’époque, Free Mobile n’était pas encore passé par là.
Le verdict du test résumait finalement ce que l’on pensait de ce premier smartphone moderne : « Une interface si bien conçue que toutes les fonctions sont utilisables rapidement, sans se poser de questions, et surtout par tous. […] L’iPhone est un produit enthousiasmant. Il prouve qu’on peut avoir un téléphone multifonction qui ne soit pas une usine à gaz réservé à quelques geeks ». Puis il se terminait par un vœu qui a depuis été plus que réalisé par la concurrence : « Espérons qu’Apple sera copié… ».
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