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Quatre scientifiques dénoncent le danger des champs électromagnétiques

Ces derniers pourraient «être à l’origine d’un problème de santé publique majeur» selon eux. Ils en appellent au principe de précaution.

Le débat sur les antennes-relais et leur risque en matière de santé publique revient sur le devant de la scène. En marge d’un colloque organisé au Sénat sur les enjeux sanitaires des technologies sans fil, quatre scientifiques de renom ont affirmé dans une déclaration commune que « les effets des champs électromagnétiques sur notre santé [étaient] démontrés par l’observation clinique de très nombreuses investigations toxicologiques et biologiques ainsi que par certaines études épidémiologiques ».

Ils estiment qu’il existe « un nombre croissant de malades devenus intolérants aux champs électromagnétiques » et que « on ne peut exclure chez eux l’évolution vers une maladie dégénérative du système nerveux, voire certains cancers ». Selon eux, il y aurait urgence à appliquer le principe de précaution sur les ondes électromagnétiques produites entre autre par les antennes relais de téléphonie mobile, qui pourraient « être à l’origine d’un problème de santé publique majeur ».

Une corrélation avec certains cancers ?

Ces scientifiques qui en appellent à la prudence et veulent alerter les politiques ne sont pas des inconnus ni des novices. L’Allemand Franz Adlkofer, coordinateur du projet de recherche européen Reflex (Risk Evaluation of potential environnement hasard From Low  Frequency Electromagnetic Field Exposure), le Français Dominique Belpomme, cancérologue à l’hôpital Necker à Paris, ainsi que les Suédois Lennart Hardell, cancérologue et chercheur, et Olle Johansson, du département de neurosciences du Karolinska Institute, sont les signataires de cette déclaration commune.

Depuis plusieurs années, les éventuels risques sanitaires liés aux champs électromagnétiques font l’objet de nombreux débats. En juin 2008, une vingtaine de scientifiques réunis autour du médiatique David Servan-Schreiber appelaient à la prudence sur une utilisation excessive des mobiles. Selon eux, il existait une corrélation entre l’usage des portables et l’apparition de certaines tumeurs bénignes ou cancers du cerveau. Au lendemain de cette déclaration, l’Académie de médecine dénonçait cet appel qui, selon elle, tenait de la « démagogie et du marketing ».

L’opinion publique semble en tout cas de plus en plus favorable à une législation en la matière, si l’on en croit une enquête menée par l’institut BVA pour les associations militantes Agir pour l’environnement et Priartem. Elle révèle que 80 % des personnes interrogées se disent favorables à ce que le gouvernement réglemente davantage le développement d’antennes-relais, contre 16 % d’opinions négatives et 4 % de sans opinion.

Le ministère de la Santé organisera le 23 avril 2009 une réunion ministérielle sur la question des antennes-relais, suite aux décisions de justice récentes défavorables à celles-ci, comme à Tassin-la-Demi-Lune et Châteauneuf-du-Pape.

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Hélène Puel