Les logiciels de montage se sont enrichis d’effets professionnels comme l’incrustation d’image dans l’image. Et certains coûtent moins de 110 euros.
L’évolution technologique habituellement calme des caméscopes connaît un véritable bouleversement. Depuis un an sont apparus de nouveaux supports de stockage (disque dur, carte mémoire, DVD) entraînant l’apparition de nouveaux formats de compression (Mpeg-2, Mpeg-4). Les éditeurs de logiciels de montage se sont adaptés à ces bouleversements et leurs produits reconnaissent désormais ces nouveaux formats. Mieux encore, alors qu’ils étaient, il y a peu, exclusivement centrés sur la connexion ILink (FireWire), ils peuvent désormais lire les fichiers Vob d’un caméscope DVD à travers une connexion USB 2.0.
L’autre bouleversement est l’arrivée de la haute définition qui envahit les téléviseurs à écran plat et se répercute sur toute la vidéo numérique. S’il n’existe pour l’heure que deux caméscopes HDV sur le marché, avec le Sony HDR-FX1 (4 000 euros) et le Sony DR-HC1 (2 000 euros), les logiciels ne peuvent ignorer l’arrivée de ce nouveau format en lice pour remplacer le DV dans les prochaines années.
Rappelons que le HDV est une norme haute définition créée pour les caméscopes grand public. Son format basé sur la compression Mpeg-2 définit une image de 1280 x 720 pixels en balayage progressif (720p) ou 1920 x 1080 pixels en balayage entrelacé (1080i). Ces deux standards HDV fournissent une qualité nettement supérieure au DV mais plus difficile à gérer au montage. Les raisons sont simples : une image haute définition occupe plus de mémoire sur le disque dur puisqu’elle contient plus d’informations. De plus, le HDV étant compressé en Mpeg-2, il nécessite un décodage par le logiciel pour permettre le décapsulage des fichiers.
Curieusement, ce sont les logiciels les plus simples comme iMovie HD et Studio 10 Plus qui gèrent le HDV, mais cette gestion est loin d’être optimale. Par exemple, le codeur de iMovie HD développé par Apple décompresse le HDV afin de permettre un montage à l’image près, mais alourdit du coup le poids des fichiers sur le disque dur (900 Mo pour une minute). Il recompresse ensuite le HDV en Mpeg-2 pour sa sortie sur bande ce qui occasionne une légère dégradation. Les seuls logiciels gérant nativement le HDV ?” c’est-àdire sans décompression ?” sont Edius Pro 3 de Canopus et Final Cut Pro HD.
Mpeg-4 et compagnie
Les logiciels de montage se sont également ouverts aux formats multimédias intégrés dans les caméscopes à carte mémoire et les téléphones mobiles. Cette ouverture est nécessaire au moment où la vidéo numérique ne provient plus seulement des caméscopes miniDV, mais aussi d’Internet, des baladeurs vidéo et des appareils photo.
Le Mpeg-4 et le DivX sont devenus des formats omniprésents puisqu’ils permettent d’enregistrer plusieurs heures de film sur quelques centaines de mégaoctets. Les éditeurs l’ont compris et mettent à jour leurs logiciels. Exemple : alors que Pinnacle Studio 9 refusait d’importer des fichiers Windows Media Player sur sa piste de montage, la version 10 Plus les accueille sans problème. Le logiciel iMovie HD reçoit désormais les fichiers Mpeg-4 des Sanyo Xacti C1/C3/C4 et C5 et Premiere Elements 2.0 supporte les fichiers 3GP des téléphones mobiles.
Pour ce qui est du montage lui-même, les quatre logiciels de ce comparatif fournissent des effets spéciaux, des titres en 2D, des effets d’incrustation d’image dans l’image et ajoutent des bruitages, des commentaires ou de lamusique. Ces logiciels se soucient également de la diffusion puisqu’ils intègrent tous un module de création DVD avec menus interactifs. Tous proposent également l’encodage des fichiers pour Internet aux formats les plus répandus : Real Media, Windows Media, QuickTime ou Mpeg-4.
Pour 100 euros, le moins que l’on puisse dire est qu’on en a pour son argent. Mais la variété des moyens de diffusion ne doit pas faire oublier le problème de l’archivage. Dans ce domaine, la masterisation de votre montage sur cassette miniDV reste encore la valeur la plus sûre.
