Passer au contenu

Quatre gestes simples pour une rentrée high-tech écoresponsable

Effacer vos mails ou vous abstenir d’imprimer un document ne réduira pas l’impact grandissant de nos usages numériques sur l’environnement. Allongez plutôt la durée de vie de votre smartphone !

Le rapport « Climat : l’insoutenable usage de la vidéo en ligne » du Think Tank The Shift Project, paru au cœur de l’été aura peut-être perturbé vos vacances. L’occasion pour certains de découvrir avec culpabilité que les heures passées devant Netflix avaient un impact environnemental loin d’être mineur.

Mais il est difficile de déterminer les conséquences d’un usage en général. Est-il préférable d’imprimer un document ou de le consulter en ligne ? De recevoir ses fiches de salaire et ses relevés de banque par la poste ou de les faire stocker dans un coffre-fort virtuel ? Vaut-il mieux conserver tous ses mails ou en effacer un peu tous les jours ? « La réponse varie en fonction du scénario et nécessite de considérer tous les composants du service utilisé, le cycle de vie du produit ou encore le temps passé à utiliser le service en ligne, la quantité d’informations reçues ou envoyées vers des serveurs et si les données sont stockées sur plusieurs serveurs », nous explique Maxime Efoui, auteur de l’étude de The Shift Project. Avec le risque de se noyer et de perdre de vue l’essentiel.

Alors, sur quoi se concentrer de simple et d’efficace ? La réponse avec Frédéric Bordage, expert Green IT et fondateur du site du même nom.

1) Gardez le plus longtemps possible votre smartphone

La première des choses à faire, c’est de conserver le plus longtemps possible tous vos produits high-tech. Lorsque vous aurez été au bout de toutes les réparations possibles et que vous devrez renouveler votre matériel, pensez à acheter de l’occasion ou du reconditionné. Et bien sûr n’oubliez pas de revendre ou recycler les produits dont vous vous séparez.

« C’est la fabrication des équipements high-tech qui concentre le plus d’impacts », nous explique Frédéric Bordage. « Cette étape participe à l’épuisement des ressources non renouvelables comme l’eau et les énergies fossiles, à polluer l’eau et détruire les sols en extrayant des minerais. Mais elle concentre aussi l’essentiel des émissions de gaz à effet de serre du cycle de vie d’un produit et participe donc au réchauffement climatique ».  Alors, ne vous précipitez plus pour changer de smartphone tous les ans ou tous les deux ans, n’accumulez pas les objets connectés et résistez aux promotions de la rentrée !

2) Prenez l’habitude d’éteindre votre box

L’utilisation des équipements high-tech n’a pas les mêmes conséquences environnementales que leur fabrication. Durant cette phase, c’est essentiellement la consommation d’eau et d’électricité qui pêche. Alors essayer d’éteindre votre box la nuit et quand vous vous absentez, afin d’éviter toute consommation électrique inutile.

Allumés en permanence, une box ADSL avec son boîtier TV consommeraient de 150 à 300 kWh par an. L’équivalent de la consommation électrique annuelle de 5 à 10 ordinateurs portables 15 pouces utilisés 8 h par jour ! D’après Frédéric Bordage et son site Green IT, on pourrait économiser 65 à 130 kWh, soit 8 à 16 euros et 650 à 1 300 litres d’eau rien qu’en coupant sa box la nuit.

3) Limitez le recours aux services cloud

Qu’en est-il de nos usages web ? Le recours massif aux services de cloud type Google Photos devient problématique car l’on sollicite pour cela des data centers gourmands en énergie et en eau. Toutefois, l’incessant aller-tour entre le terminal et les serveurs pour accéder à nos données consomme bien davantage d’électricité que leur simple stockage.

« Transporter une donnée sur l’internet requiert deux fois plus d’énergie que de la stocker pendant 1 an », souligne le fondateur du site Green IT. Idéalement, il vaudrait donc mieux stocker localement ses données sur un serveur NAS, par exemple. Mais en évitant de les sauvegarder dans le cloud.

4) Regardez un DVD plutôt qu’un film en VoD

Consommer des contenus audiovisuels en ligne n’aura pas le même impact suivant la technologie d’accès, la taille d’écran et la résolution de la vidéo visionnée pour une même durée. De manière générale, on peut tout de même dire que la vidéo en ligne (box IPTV, services OTT, vidéos des réseaux sociaux) représente l’essentiel du trafic internet. Et épuise beaucoup d’énergie primaire. Limiter son utilisation paraît donc indispensable.

Plus facile à dire qu’à faire, à l’heure où Netflix est roi et nos habitudes complètement délinéarisées. Mais des ajustements sont toujours possibles. Alors, si vous souhaitez suivre un programme en direct, optez pour la TNT plutôt que de passer par votre box. Il suffit pour cela d’être muni d’une antenne extérieure, d’un tuner intégré à votre télévision ou d’un décodeur TNT. Et dans le cas où vous voulez regarder un programme sur votre smartphone ou votre tablette chez vous ou en mobilité, misez sur une connexion Wi-Fi plutôt que 4G.

Enfin, contrairement aux idées reçues, Frédéric Bordage rappelle que regarder une émission en streaming HD via sa box ADSL émet autant de gaz à effet de serre que de fabriquer, transporter et lire un bon vieux DVD. La dématérialisation n’a pas toujours que du bon !

Source : Green IT

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Amélie Charnay