Ne l’appelez plus ” vendeur de boîtes “. HP, plus connu pour ses imprimantes, ses PC ou ses serveurs, est en pleine révolution culturelle. Il entend maintenant se repositionner en tant que four- nisseur de solutions internet, comme Compaq, IBM, Siemens ou Unisys. Depuis quelques mois, il est même devenu un chantre des services. Après une profonde réorganisation, les divisions produits ont été regroupées et mises en retrait. HP embauche aujourd’hui plus de cent consultants par mois et vend des packages matériel-logiciel-formation-conseil-maintenance. Maintenant, il veut aller plus loin : il s’est porté candidat au rachat de la branche conseil de Pricewaterhouse, l’un des ” big five ” de l’audit. Pour un constructeur qui s’est fait un nom avec les imprimantes et les calculatrices, le changement est de taille.
Reste que cette marche forcée vers les services est avant tout un moyen de restaurer la croissance. Les marges sur les PC et les imprimantes fondent et les ventes stagnent. A contrario, les services informatiques affichent une croissance de l’ordre de 25 %. Cette stratégie a déjà remis sur pied IBM au milieu des années 1990. Elle est aujourd’hui plagiée par HP, même si celui-ci s’en défend. “Au contraire d’IBM, nous ne souhaitons pas devenir une société de services “, insiste Duane Zitzner, grand patron des PC, des serveurs et du stockage. Il est vrai qu’avec ses sept mille consultants, HP n’a pas les moyens de rivaliser avec l’armada d’IBM Global Services (cent trente mille consultants).
Reste qu’aucune révolution culturelle n’est simple. HP est toujours considéré comme une société de produits avec une fine couche de services. Ceux-ci sont essentiellement liés à sa propre ligne de produits. Si l’accord avec Pricewaterhouse est entériné, HP pourrait être tenté d’en faire le bras armé de ses PC, serveurs et imprimantes. Il devra donc rapidement rassurer quant à l’impartialité de sa branche conseil.
Attention aux changements trop rapides. Le PDG de Xerox vient d’être remercié pour avoir trop secoué une entreprise réputée conservatrice. Or, Carly Fiorina fait aussi face à la résistance de certains responsables produits. Depuis la réorganisation, plusieurs d’entre eux vivent mal la perte d’autorité sur les ventes et le marketing. “C’est un problème de mentalité qui sera vite réglé, tempère Laurent Balaine, vice-président de HP Europe. Les responsables des serveurs et des environnements d’entreprise se sont faits plus vite à la nouvelle organisation que ceux de la micro. Mais ce n’est qu’une question de temps. ” Or, du temps, HP en a peu devant lui.
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