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Quantum fait de la résistance

Recentré sur le marché de la sauvegarde sur bande, le constructeur connaît une conjoncture difficile. Il peut néanmoins compter sur le succès de ses lecteurs Super DLT.

Les temps sont durs pour Quantum. D’abord, les résultats financiers du constructeur font pâle figure : ses revenus sont en baisse de 20 % sur les trois premiers trimestres fiscaux (635 millions de dollars), et ses
pertes atteignent 258 millions de dollars.Ensuite, en deux ans, il aura abandonné disques durs et serveurs NAS pour ne conserver que la sauvegarde sur bande, un marché en décroissance. Avec, face à lui, trois mastodontes – HP, IBM et Seagate -, regroupés
autour d’un format de bande,
LTO (Linear Tape Open), présenté comme le ‘ DLT killer ‘.Enfin, pour ne rien arranger, les premières livraisons de lecteurs
Super DLT (SDLT) ont connu en 2001 un retard de six mois ! Malgré tout, plusieurs signes indiquent que l’avenir de Quantum n’est pas forcément aussi sombre
qu’il y paraît au premier abord.Premier indice encourageant, son produit phare, le SDLT, dont la deuxième génération – une capacité de 160 Go par cartouche et un débit de 16 Mo/s – a été lancée à la mi-2002, regagne progressivement
des parts de marché sur LTO (dont HP commence à peine à livrer la version 2).

Une acquisition stratégique

D’après Freeman Report, la proportion SDLT/LTO est passée de un pour deux en 2001 à deux pour trois en 2002. ‘ Le marché des ” superdrives” [plus de 100 Go ?” NDLR]
n’a pas connu la croissance que les analystes avait prédite. Ce lent décollage nous a paradoxalement permis de rattraper légèrement notre retard sur LTO ‘, explique John Gannon, patron de la branche DLTtape de
Quantum.Il n’en demeure pas moins que, avec son SDLT, Quantum se positionne sur l’un des rares segments de la bande à ne pas connaître de récession : les ventes de Superdrive ont crû de 106 % en termes d’unités.
Soit deux cent quatre-vingt mille lecteurs en 2002.En outre, avec le rachat de Benchmark en novembre dernier, Quantum fait d’une pierre trois coups. D’abord, il s’assure une présence dans l’entrée de gamme, encore dominée par le format DDS (Sony, HP,
Seagate). Benchmark y a déjà vendu plus de deux cent mille lecteurs, et Quantum espère faire fructifier ce segment. Ensuite, il se met à l’abri d’une menace.En effet, bien que licenciant la technologie DLT, Benchmark commençait, avec ses lecteurs Valusmart 160 (VS 160) – une capacité de 40 Go et un débit de 8 Mo/s – à empiéter sur les plates-bandes des
formats DLT 4000 et DLT 7000 de Quantum.Enfin, le constructeur avait lancé sa propre technologie de bande – codéveloppée avec Sony, compatible, mais non sous licence DLT -, privant ainsi Quantum des royalties qu’il touchait depuis toujours sur
chaque cartouche DLT vendue par Benchmark. Or, il n’était pas question de renoncer à cette manne, les royalties payées par les fabricants de bande à Quantum représentant quand même 20 % de son chiffre d’affaires.Reste que plusieurs menaces planent à l’horizon, notamment le SAIT de Sony – une capacité de 500 Go et un débit de 30 Mo/s -, actuellement en qualification chez les OEM. ‘ Certes,
la technologie est performante. Mais Sony n’a jamais su signer d’accords de distribution avec les gros constructeurs
, relativise John Gannon. Et le SDLT-3 [une capacité de 300 Go et un débit de
30 Mo/s, NDLR] sera disponible au troisième trimestre de cette année. ‘

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Vincent Berdot