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Quand un robot singe le cerveau

Des scientifiques ont utilisé les signaux électriques provenant du cerveau d’un singe pour diriger un robot. Une piste pour de nouvelles interfaces homme-machine.

Dans un laboratoire de Caroline du Nord, aux Etats-Unis, un singe déplace sa main pour prendre à manger. L’animal n’est pas un singe comme les autres, c’est pour ça qu’il est dans un laboratoire et non dans un zoo. Son cerveau est truffé d’électrodes branchées sur ses neurones pour qu’un ordinateur en analyse les signaux électriques. L’information est ensuite envoyée, par Internet, à un bras articulé hébergé dans un labo de Boston, à 1 000 kilomètres de là. Le bras reproduit en trois dimensions et en temps réel les gestes du singe.N’imaginez pas que l’expérience n’a été tentée qu’une seule fois. Elle a été suffisamment répétée pour être publiable dans la revue de référence Nature. La conclusion est définitive : à chaque fois que le singe bouge sa main, l’ordinateur est capable d’analyser les signaux du cerveau pour qu’un robot reproduise aussitôt le même mouvement.Ce n’est pas la première fois que les signaux du cerveau sont utilisés pour réaliser une manipulation de ce type. Il y a un an, une équipe de recherche de la faculté de médecine de Philadelphie montrait qu’on pouvait contrôler un robot avec un signal provenant du cerveau d’un rat. Mais le cerveau d’un rat est moins complexe que celui d’un singe. Et le robot ne se déplaçait que dans une dimension, de haut en bas.Des expériences sont même conduites avec succès sur l’homme… En Allemagne, à l’université de Tübingen, des paralysés déplacent un curseur à l’écran, grâce à deux électrodes posées sur leur front. L’électro-encéphalogramme capté est analysé par ordinateur. Le patient peut, par la force de sa pensée, déplacer un curseur sur un alphabet et choisir une lettre en 6 secondes.Ces expériences, plus ou moins avancées, poursuivent le même but : mieux comprendre comment fonctionne le cerveau pour inventer de nouvelles interfaces homme-machine. Et surtout, offrir une nouvelle vie aux paralysés. Ces derniers pourraient commander volontairement leurs prothèses grâce à des électrodes implantées dans leur cerveau. Leur démarche serait alors de nouveau naturelle, le processus classique serait entièrement reproduit, du cerveau jusqu’au muscle.Prochaine chronique le mardi 12 décembre

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David Groison