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Quand téléphone et internet feront numéro quasi commun…

Enum crée des noms de domaine internet à partir de numéros de téléphone et les lie à des communications par fax, e-mail… L’Union internationale des télécoms se penche sur la commercialisation de ces services.

Offrir la possibilité de joindre son correspondant à la fois sur une messagerie électronique, un téléphone fixe ou mobile, voire sur un télécopieur, en composant un seul et même numéro de téléphone. C’est tout l’enjeu de la technologie Enum (pour E-Number) qui a été validée à l’automne 2000 par l’Internet Engineering Task Force (IETF), l’organisme qui définit les standards du web.De quoi s’agit-il ? “D’un protocole qui permet de créer des noms de domaine internet à partir de numéros de téléphone et de les associer à des services de communication (service téléphonique, e-mail, télécopie, etc.). Soit le premier projet réellement convergent entre le monde du net et celui des télécommunications”, explique-t-on au siège parisien de l’Autorité de régulation des télécommunications (ART).Prenons ainsi le numéro du standard du Nouvel Hebdo : 33 1 44 25 07 45. Avec Enum, il faut inverser l’ordre des chiffres, ce qui donne donc 54 70 52 44 1 33 et, finalement, lui adjoindre le suffixe e164.arpa. Soit, au total, un numéro unique qui serait le 54 70 52 44 1 33 e164.arpa pour joindre notre magazine. Le service informatique aura, au préalable, établi un ordre de priorité pour répercuter les messages adressés à ce numéro, selon les cas, vers un fax, un téléphone, une messagerie électronique.

Un potentiel à défricher

Si les opérateurs se rendent bien compte de l’intérêt de cette technique, ils n’ont pas encore cerné l’étendue de ses déclinaisons commerciales. Idem pour le cadre juridique de ce nouveau support, qui est encore bien flou. Même si le fait qu’Enum repose avant tout sur la numérotation téléphonique soit plutôt un avantage : tous les pays savent gérer un dispositif d’annuaire téléphonique. La question est de savoir si ce mode de numérotation original suppose l’établissement d’un registre spécifique de noms de domaine. Certains juristes considèrent que non, au motif qu’il ne s’agirait que d’une nouvelle mouture d’un numéro de téléphone existant, donc déjà répertorié. Autant de sujets débattus lors de la consultation publique que l’ART a consacré à Enum au cours de l’été dernier (voir la synthèse sur www.art-telecom.fr). Ces avis ont sûrement inspiré les experts de l’Union internationale des télécommunications (UIT, www.uit.int) qui rendront publiques, fin février, leurs conclusions sur la commercialisation des services Enum. “Notre organisation aura vocation à certifier auprès des tiers que tel ou tel pays est d’accord pour utiliser la technologie Enum, explique Richard Hill, du bureau de normalisation de l’UIT. Ce qui est sûr, c’est que si un État autorise Enum sur son territoire, il ne pourra pas l’imposer aux opérateurs.” Ces derniers restant libres de le proposer ou non à leurs clients.Quand ? Après une phase pilote, on parle d’une entrée en application d’ici à deux ans. Plusieurs États ont déjà donné à l’UIT des préavis, confidentiels, de leurs intentions quant à l’emploi de cette technologie. Parmi les difficultés à surmonter : le mode de facturation de cette communication multicanal. Encore du travail pour les équipes marketing des opérateurs télécoms, qui se souviennent de l’échec du WAP, pourtant présenté comme une révolution, et du boom du SMS, que peu dentre eux avaient vu venir.

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Nicolas Arpagian