Longtemps méfiante à l’idée de déléguer à un prestataire la gestion ou la réalisation d’une part de son activité, l’entreprise n’hésite plus aujourd’hui à faire appel à l’externalisation quand le besoin ?” industriel ou financier ?” s’en fait sentir. Hier limitée aux services de restauration collective, à la gestion du patrimoine immobilier ou à celle de la paie, l’externalisation ou infogérance (outsourcing) couvre désormais des domaines stratégiques comme les systèmes d’information de l’entre- prise ou ses unités de production. Parc de micro-ordinateurs, maintenance applicative, réseaux, infrastructures, systèmes distribués… Tout ou presque peut-être pris en charge par une société de services informatiques.
Chasse aux coûts
Les plus grandes se voient même confier, dans le cadre de déploiements internet, la réalisation de projets majeurs : depuis la mise en place de progiciels de gestion intégrés (PGI) jusqu’aux applications liées à l’e-commerce (approvisionnement, logistique, gestion de la relation client…) et à leur hébergement et/ou leur exploitation. Le but pour l’entreprise-cliente étant d’éradiquer tout ce qui peut constituer un foyer de coûts pour se concentrer sur les services ou les aspects créatifs de son métier. En fait, là où se trouvent les marges les plus élevées. Si, comme le rappelle Dominique Cerutti, directeur général d’IBM Global Services (IGS) pour l’Europe de l’Ouest, “ la nécessité d’intégration, le degré d’urgence de la part de nos clients n’ont jamais été aussi forts“, force est de constater que les grands acteurs des services informatiques, les ” marchands d’économies “, sont eux aussi tributaires des aléas de la conjoncture.
CGEY affectée
ap Gemini Ernst & Young (CGEY), cinquième SSII mondiale, l’a appris à ses dépens. Mardi 26 juin, elle a dû réviser à la baisse ses objectifs de résultats pour l’exercice 2001. À la clé : 2 700 emplois supprimés, soit 4 % des effectifs. La Bourse ne fait pas de détail : le titre plonge de 20 % en une seule séance. CGEY ne cache plus ses difficultés aux États-Unis, en Grande-Bretagne, au Benelux et sur l’ensemble des activités du pôle télécommunications. Précisément un secteur que Cap mettait un point d’honneur à développer ces trois dernières années.La méfiance soudaine des dirigeants de CGEY à l’égard du marché européen tranche pourtant avec l’analyse de Dominique Cerutti : “Rien ne nous permet de dire qu’en Europe, nos clients ont décidé de serrer les boulons. Ils vont continuer d’investir massivement dans les réseaux “, assure-t-il en s’appuyant sur les perspectives du cabinet d’études Pierre Audoin Conseil quant à la croissance des services en 2001 : 13 % en France et une moyenne de 11 % en Europe.contrario, aux États-Unis, l’ajournement, voire l’annulation de projets informatiques, risque de peser en fin d’année sur les résultats des IGS, EDS et autres CSC. Dans le domaine des semi-conducteurs, les sous-traitants ne sont guère mieux lotis. Côté télécommunications, Merrill Lynch vient d’abaisser les recommandations de cours de sept fabricants de composants, estimant que le ralentissement de l’économie pèse à court terme sur leur activité.
Des fusibles
es Taïwanais TSMC ou UMC, principaux sous-traitants de ST Microelectronics n’assurent plus que 6 % de la production de la firme franco-italienne contre 10 % en début d’année. Récession oblige, ST Micro a repris en main une part de sa production. Les ” petites mains ” doivent assumer leur rôle de tampon face aux aléas de l’industrie, pour une marge nette qui dépasse rarement les 5 %. En matière de progiciel de gestion, enfin, seul SAP a déclaré maintenir ses prévisions, malgré les profit warnings de ses deux concurrents américains sur leurs résultats du deuxième trimestre.
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