Les chiffres ne pouvaient que difficilement tromper : aux Etats-Unis, Live Search, le moteur de recherche de Microsoft, drainait péniblement moins de 10 % des internautes, laissant une indiscutable suprématie à Google (64 %). En France, le tableau était encore plus caricatural, avec un Google adopté par 92 % des internautes contre un peu plus de 2 % pour Live Search. Microsoft a donc décidé de réagir en faisant table rase du passé : oublié Live Search, voici venu le temps de Bing, d’ores et déjà disponible aux adresses www.bing.com, www.bing.fr et même www.live.com.Attention, derrière cette onomatopée se cache une recherche réinventée, ou plutôt réorientée. Car, d’après Microsoft, ce que chercheraient les internautes, ce ne sont pas des liens vers des sites Web, mais des réponses à des problématiques concrètes. Ainsi, lorsque vous tapez “ paris nice ”, ce que vous désirez ce sont les horaires et les prix des vols Paris-Nice. A terme, ce que Bing offrira, c’est donc une solution immédiate, avec un comparateur de prix de billets d’avion intégré. Lorsque vous cherchez un “ restaurant chinois à Paris ”, ce qui vous intéresse, c’est de connaître avant tout les critiques des internautes. Ce qu’affichera Bing sur une carte locale. Même chose pour un produit high-tech ou le nom d’une voiture, pour lesquels Bing proposera immédiatement les informations “ shopping ” (avis d’utilisateurs et d’experts, prix…). Bref, Bing doit être considéré, selon Microsoft, davantage comme un “ moteur de décisions ” que comme un moteur de recherche.Et le résultat, tant en termes de présentation, avec de bonnes innovations – comme l’apparition au survol des liens de résumés des sites – qu’en termes de pertinence est plaisant… pour le public anglo-saxon. Car la version française n’est qu’une version bêta, sans grandes nouveautés… une sorte de relooking de Live Search. Mais rassurons-nous, d’ici au passage de Bing dans sa version française finalisée, nous aurons eu le temps de nous y préparer, via une campagne publicitaire mondiale. Seule ombre au tableau : si jusqu’ici les internautes ne trouvaient pas vraiment ce qu’ils cherchaient sur Google, pourquoi l’ont-ils unanimement adopté ?
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