Au Japon, le supercalculateur T2K Tsukaba System vient de calculer plus de 2 576 milliards de décimales de Pi. Un record obtenu en 73 heures et 36 minutes. Et un résultat qu’aucun humain ne pourra jamais vérifier à la main. De tels faits semblent illustrer la suprématie des machines sur l’homme. Toujours plus gorgés de processeurs et de mémoire, toujours plus puissants, les ordinateurs donnent l’impression d’être plus performants que leurs créateurs. L’image n’est pas tout à fait fidèle à la réalité. Certes, l’ordinateur est supérieur pour le calcul. Mais, sur certains points, il peine à égaler les performances de l’homme. Cela forme même un domaine de recherche à part entière : celui de l’intelligence artificielle. Ou comment permettre à l’ordinateur d’effectuer aussi bien que l’homme des tâches a priori aussi simples que le classement d’images, par exemple.
Sans prise sur son environnement
L’exercice est délicat, comme le montrent les exemples retenus ici. Pourquoi ? Parce que l’ordinateur courant, contrairement à l’homme, n’a aucune prise sur son environnement. “ L’intelligence artificielle désincarnée ? sans capteurs, sans moyens d’action ? sera toujours limitée ”, souligne Raja Chatila, directeur du laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes du CNRS. “ Si l’homme effectue certaines choses mieux que l’ordinateur, c’est parce qu’il possède un corps physique dans un monde réel. Quand il ne voit que partiellement un objet, il n’a qu’à bouger la tête pour recevoir des informations supplémentaires. ” Dans la même situation, l’ordinateur devra piocher dans sa mémoire pour obtenir une image plus précise. A moins qu’il n’ait un jour les moyens de percevoir ce qui se passe autour de lui et d’agir. C’est là tout l’enjeu de la robotique, qui doit permettre à l’intelligence artificielle de repousser ses limites
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