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Quand les USA organisent la fuite des cerveaux high-tech

Pour les entreprises informatiques américaines, l’Europe n’est plus seulement un débouché commercial. Elle apparaît de plus en plus comme un réservoir de main d’?”uvre fort utile quand il y a pénurie de compétences high-tech chez soi.

Pour les entreprises informatiques américaines, l’Europe n’est plus seulement un débouché commercial. Elle apparaît de plus en plus comme un réservoir de main d’?”uvre fort utile quand il y a pénurie de compétences high-tech chez soi.


Car sur l’ensemble du territoire de l’Oncle Sam, et tout particulièrement dans la Silicon Valley, les qualifications techniques font plutôt défaut. De fait, les jeunes Américains se dirigent majoritairement vers les professions libérales ou le marketing. Selon une statistique officielle du gouvernement américain, seulement 24 000 étudiants ont obtenu en 1996 un diplôme d’étude supérieur en ingénierie, alors que le nombre d’emplois liés à la haute technologie non pourvus est estimé à près de 350 000 postes… Bref, l’industrie informatique américaine déborde d’idées, mais manque de bras… et de compétences !

Rien d’étonnant, alors, que les industriels de la haute technologie exercent depuis des mois une forte pression sur le gouvernement américain pour qu’il assouplisse sa politique de limitation du nombre de visas de travail accordés à des étrangers. Et l’Europe, avec son système éducatif de haut niveau, intéresse particulièrement les recruteurs américains.

En 1998, le quota habituel des 60 000 “immigrants” pour l’année était atteint dès le mois de mars. Provisoirement passé à 115 000, le quota était atteint dès le mois d’avril cette année…

John McKain, Sénateur de l’Arizona, indiquait récemment son intention de se battre afin que les quotas soient complètement supprimés pour les qualifications de haute technologie, ce qui équivaudrait à lever le dernier verrou pour une véritable fuite des cerveaux vers les Etats-Unis…

Le nombre élevé d’Européens, et particulièrement de Français installés aujourd’hui dans la Silicon Valley démontrent aisément que ce mouvement pourrait prendre une ampleur considérable.

Mais alors que la France se met aujourdhui à rêver un avenir technologique, les conséquences de cette fuite organisée seraient hélas bien plus handicapantes pour l’économie de l’Hexagone que la taxation du Roquefort et du foie gras…


En tout cas, une chose est certaine : le dernier avatar d’Internet est de faire sortir les problèmes d’emploi de leurs espaces purement nationaux, et de les de transposer à l’échelle mondial.

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La rédaction