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Quand les ingénieurs se dispersent

En entreprenant une étude sur l’utilisation des outils informatiques, un consultant découvre que les ingénieurs passent 30 % de leur temps de travail sur Word et Excel… C’est beaucoup pour des scientifiques censés utiliser
des outils plus perfectionnés !

Les discours alarmistes abondent aujourd’hui autour de la recherche et de l’innovation. Et d’évoquer la fuite des scientifiques chez l’oncle Sam, outre-Atlantique ; la relative faiblesse des dépenses de recherche et développement
en France rapportées au PIB ; le désintérêt d’une nouvelle génération pour les matières scientifiques…Un autre facteur a été oublié : la productivité des ingénieurs ! Une étude sur l’utilisation des outils informatiques fait apparaître que ces ingénieurs passent désormais 30 % de leur temps sur des outils basiques, tels
Word et Excel. Près d’un tiers de leur temps de travail !Même si Excel favorise des calculs et Word des échanges de courriers, on peut s’inquiéter de cette déperdition par rapport à des missions de la plus haute importance, sur les nouveaux projets de recherche par exemple. Le temps gagné
d’un côté grâce à l’usage des nouvelles technologies ne part-il pas ainsi en fumée ?Il semble que certaines sociétés ?” précisément outre-Atlantique ?” en soient revenues, après s’être aperçu que le transfert de certaines tâches ?” parfaitement exécutées par des assistantes ?” à
des ingénieurs n’apportait aucune valeur ajoutée, bien au contraire.En effet, ces ingénieurs n’ont-ils pas bien mieux à faire, en raison de leurs compétences et de leur formation ? Sans oublier le niveau de leur salaire ! On est bien loin, dans ces conditions, de prendre en compte le fameux
retour sur investissement. Et les plus beaux outils de gestion de la connaissance n’y ajouteront pas grand-chose.Autre effet pervers : le stress. En effet, la multiplicité des tâches, dévoreuses de temps, exige d’en faire toujours plus. Or, on le sait bien, pour être au top de son efficacité, l’ingénieur digne de ce nom doit pouvoir trouver
un peu de temps pour s’aérer l’esprit, afin de réfléchir et de fertiliser son imagination.En l’occurrence, il s’agit moins d’imposer de nouveaux outils que de retrouver un peu de bon sens. L’auriez-vous perdu, mesdames et messieurs les DRH, à force de vouloir couper dans les ‘ coûts ‘
salariaux ?Prochaine chronique lundi 14 avril* Rédactrice en chef adjointe de 01 Informatique

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Anne-Françoise Marès*