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Quand les débits augmentent sans augmenter

Free, Cegetel ou Club Internet ont décidé de communiquer sur des débits dits ‘ ATM ‘, qui ne signifient rien en pratique pour le client final. Mais les débits paraissent plus importants et la comparaison entre
FAI se complique.

C’est une petite astuce qu’avait initié Free il y a quelques mois : communiquer sur des débits dits ‘ ATM ‘, au lieu du classique débit ‘ IP ‘. Mais il n’est pas le seul. Dans
leurs conditions générales de vente actuelles, Cegetel et Club Internet parlent aussi de débit ATM. L’appellation est évidemment absconse pour l’immense majorité des internautes, mais elle sert à afficher, sans pour autant mentir, un débit qui ne
sera en fait jamais celui dont bénéficiera l’abonné.En effet, pour faire simple, la mesure du débit ATM se fait sur le réseau en amont même du DSLAM (l’équipement à partir duquel se répartissent les lignes ADSL). ‘ Le débit ATM se situe entre le c?”ur du réseau
et le DSLAM
, explique-t-on chez France Télécom, et le débit IP, entre le DSLAM et l’abonné. ‘ Résultat, le débit ATM, appelé aussi débit théorique, ‘ est 25 % plus
important
[que le débit IP, NDLR] alors que la quantité de données utiles transmise reste égale ‘, explique un animateur de Freeks, l’association de défense des abonnés de Free.De cette façon, pour 20 Mbit/s annoncés en ATM (Free), le client aura autour de 16 Mbit/s, et pour du 8 Mbit/s (Club Internet, Cegetel), il aura 6,4 Mbit/s. Et encore, dans les meilleures conditions d’éligibilité
(configuration de sa ligne optimale, répartiteur situé à moins de 3 kilomètres).Car il ne faut pas oublier que les très haut-débits de l’ADSL, qu’ils soient IP ou ATM, ne sont pas garantis. Ce sont des maxima. Quand vous lisez alors, dans les conditions générales de vente de Club Internet par exemple,
‘ jusqu’à 8 Méga ATM par seconde (pouvant aller de 2 à 8 Méga), dans les zones couvertes par l’ADSL et dégroupées ‘, il faut revoir tous ces chiffres à la baisse. L’abonné peut, en réalité,
tabler sur un débit se plaçant entre 1,6 et 6,4 Mbit/s.‘ Ils ne mentent pas, insiste-t-on chez France Télécom, ce n’est juste pas bon pour les clients. On ne voit pas l’intérêt de communiquer ainsi, mais c’est leur
problème. ‘
Lorsque l’abonné habite vraiment très près du central téléphonique, il peut espérer avoir ces 8 ou 20 Mbit/s promis, reconnaît-on chez l’opérateur.

Débit IP chez Wanadoo, Tiscali et AOL

Selon Cegetel, l’ATM serait en fait le critère de mesure utilisé par les techniciens dans le monde des télécoms. D’où sa reprise. Club Internet, lui, invoque la concurrence. Tous les autres FAI se seraient mis à communiquer ainsi, il
aurait donc suivi. Problème : Free dit s’être aligné sur les pratiques des autres FAI… Une affirmation un peu rapide, puisque Wanadoo, Tiscali ou AOL continuent de s’exprimer en débit IP.Free a toutefois le mérite de la cohérence puisque tous ses débits sont dorénavant exprimés en ATM. Pour les non dégroupés, les 512, 1024 et 2048 kbit/s en IP sont ainsi devenus 640, 1280 et 2560 kbits/s en ATM, alors que les
débits réels n’ont pas changé. Chez Club Internet, l’opération est encore plus compliquée. Le 1 Mbit/s des abonnés en zone non dégroupée est toujours un débit IP alors que les 8 Mbit/s en zone dégroupée sont exprimés en ATM.

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Arnaud Devillard