Quand elle a été nommée l’an dernier responsable des activités Internet de TF1, le petit monde de l’audiovisuel français ricanait, raconte Anne Sinclair dans une interview récente, car cette nomination était interprétée comme une mise au placard.Les temps ont bien changé ! Il suffit en effet de voir ajourd’hui la ruée des stars du petit écran vers Internet. Avec Michel Field, par exemple, qui anime depuis un mois une émission quotidienne sur alatele.com. Ou encore Jean-Luc Delarue présentant, il y a quelques jours, Réservoir Net, sa nouvelle maison de production de “contenu audiovisuel sur mesure pour Internet “.Même Bernard Tapie ?” qui fut, entre autres, les plus âgés s’en souviendront, animateur vedette dans les années 80 ?” fête son retour dans le monde du football et de l’audiovisuel par l’intermédiaire d’un site Web inauguré la semaine dernière.Bref, la télévision est désormais aspirée par le Web. Mais, le phénomène le plus important est que la réciproque est vraie, et dans des proportions encore plus considérables. Et ce sont donc des milliers de sites et d’entreprenautes qui s’essayent aujourd’hui à la vidéo, au talk show, au reportage live ou au court métrage. Le festival de Cannes et le salon Narrowcast de cette année auront été d’ailleurs des événements révélateurs de cette lame de fond. Selon le cabinet Vision, 45 000 heures de direct sont diffusées chaque semaine sur Internet et plus de 400 000 pages Web offrent aujourd’hui des contenus audiovisuels en ligne.Cette e-télévision est souvent faite de bric et de broc, avec des technologies encore appelées à s’améliorer, des images tremblantes ou des animateurs improvisés. Elle explose en tout cas de fraîcheur et d’inventivité, comme ont dû être les débuts de la télévision, la vraie. Il y a toutefois une grande différence avec l’ORTF des années 50 : ce média nest plus la chasse gardée de quelques initiés et de quelques stars.
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