En guise de deuxième salve publique contre le piratage, après celle du mois de
janvier, la BSA (Business Software Alliance) a présenté mercredi une étude d’IDC sur les impacts de la contrefaçon de logiciels professionnels sur l’économie informatique.
Une étude basée sur une fiction
Réalisée dans cinquante-sept pays, pendant quinze mois (entre janvier 2002 et mars 2003), cette étude s’attache surtout à évaluer les impacts économiques qu’aurait une réduction éventuelle de 10 points du piratage. Un objectif possible,
d’après IDC.Batterie de chiffres à l’appui, IDC dégage ainsi les effets sur le PIB, les revenus des entreprises, l’emploi, les recettes fiscales. Soit, d’ici 2006 et au niveau mondial, 1,5 million d’emplois nouveaux, 400 milliards de
dollars de revenus supplémentaires et 64 milliards de recettes fiscales.En France, cette baisse de 10 points du taux de copies illégales se traduirait par 21,7 milliards d’euros de plus dans le PIB, 17,7 milliards de surcroît de chiffre d’affaires pour les fournisseurs locaux et, argument choc en
ces temps de crise, 45 000 créations d’emplois dans l’industrie informatique. Selon Alain Pétrissans, responsable du pôle logiciels et services chez IDC,
‘ le secteur de l’informatique gagnerait un an de
croissance ‘.
Armes et amendes en préparation
Du côté des moyens, la loi Fontaine est la bienvenue, notamment pour son article tant décrié sur la responsabilité des prestataires techniques de l’accès à Internet.Autre arme législative : la loi en préparation sur la criminalité organisée. ‘ Nous prévoyons des amendements contre la contrefaçon, précise François d’Aubert, député UMP de la Mayenne et
président du groupe d’étude sur la lutte contre la contrefaçon à l’Assemblée nationale. Notamment pour faire passer de deux à trois ans la détention provisoire et pour inclure la contrefaçon dans le cadre de l’association de malfaiteurs
quand elle fait partie d’un réseau de criminalité organisée. ‘Enfin, Marc Mossé, avocat chez August et Debouzy, propose de compléter cet arsenal d’une amende assise sur le chiffre d’affaires des entreprises utilisant des logiciels contrefaits. ‘ Les logiciels piratés sont
des outils de production pour l’entreprise, justifie-t-il. Elle en tire un bénéfice, en lésant une autre entreprise. ‘
L’aura du pirate
Mais le problème principal reste peut-être celui de ‘ l’acceptation sociale ‘ du piratage. Déjà peu sanctionné alors que des lois existent, le piratage bénéficie de l’aura d’une sorte de
rébellion contre les ‘ gros ‘, Microsoft et autres vilains éditeurs mondiaux.‘ Les gens n’ont aucun problème de conscience à pirater les logiciels de ces sociétés, reconnaît Marc Mossé. C’est presque pour eux un côté Robin des Bois : on vole les ” World
company “. Or, derrière, il existe plein de petites boîtes, revendeurs, distributeurs, beaucoup plus impactées. ‘ En somme, c’est encore la France d’en bas quon assassine.
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