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Quand le Palm perd de sa saveur

D’aucuns diront que ma bouche salive au premier gadget venu. Que mon ?”il brille dès qu’on prononce le mot nouveauté. Faux ! Il m’arrive aussi d’être déçu. Par Anicet Mbida

L’objet de mon désenchantement aujourd’hui s’appelle Palm IIIc, la première itération couleur du plus célèbre des agendas électroniques. Après le superbe Palm V, on s’attendait à des merveilles du modèle couleur. Notamment à ce qu’il enfonce le clou face aux grassouillets Compaq Aero, HP Jornada et autres Casio E105, pas vraiment aidés par Windows CE.Au final, grosse déception. Il s’agit juste d’un antique Palm III de 1998 à qui on a greffé un écran couleur et 6 Mo de mémoire. Rien de plus. Le tour de passe-passe est tout de même facturé 3 600 francs, c’est-à-dire 2 100 francs de plus qu’un Palm III noir et blanc. Et pour quel bénéfice ? La couleur et 6 Mo supplémentaires. Une justification bien légère. D’autant qu’avec son boîtier plastique démodé, il n’a même pas la classe d’un Palm V. Certes, l’écran couleur rend enfin le Palm utilisable après 19 heures. Mais il devient du coup totalement illisible en plein soleil. L’affichage n’est d’ailleurs pas de si bonne qualité. Sa définition est minable et avec seulement 256 couleurs, on croirait une GameBoy Color.Je suis d’autant plus déçu que les idées d’amélioration ne manquent pas. Premier grief des ” palmistes “, la synchronisation approximative avec Outlook. Pas besoin de ” tit’ pilules ” roses pour voir double. Il n’y a qu’à modifier un rendez-vous à la fois sur le Palm et sur Outlook. On synchronise et hop ! Un doublon. Alors, pourquoi ne pas s’inspirer de la concurrence ? Windows CE a beaucoup de défauts, mais il n’a pas son pareil en matière de synchronisation : mise à jour en temps réel, compatibilité avec Word et Excel, etc. D’ailleurs, pourquoi se contenter d’une banale connexion par câble série ? Adopter l’USB réglerait, une fois pour toutes, les problèmes de synchronisation escargot.Au lieu d’innover, le Palm IIIc fait même marche arrière en abandonnant le connecteur d’extension du Palm monochrome. On aurait préféré voir apparaître un connecteur Compact Flash. Comme ça, chacun pourrait ajouter la mémoire qu’il veut, quand il veut, voire installer un modem, un lecteur MP3 ou tout autre périphérique compatible. On en a rêvé, mais ce sont les cousins du Palm qui l’ont fait : le TRG Pro et le Visor.On regrettera aussi l’absence de dictaphone. Tous les assistants personnels en ont. Même les téléphones portables à 1 franc s’y mettent. Là encore, aucune difficulté technique : le pire des algorithmes compresse aujourd’hui 15 minutes de voix dans 1 Mo. C’est largement suffisant.La liste pourrait s’allonger avec un véritable client de messagerie autonome, un vrai navigateur compatible HTML 3.2 ou une synchronisation avec un téléphone GSM. Mais on s’écarte probablement de la philosophie qui a fait le succès du Palm : simplicité et efficacité.Il n’empêche. Après m’avoir fait saliver, le nouveau Palm IIIc laisse un goût amer. Car depuis deux ans, Palm s’endort sur ses lauriers et ne fait que décliner le Palm III sans vraiment rien apporter de neuf. Dommage. Linnovation a tellement de saveur.Prochaine chronique le 19 avril

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Anicet Mbida, chef d'enquête