La presse sera-t-elle le salut des portails internet ? C’est en tout cas le pari que font Immostreet et Supersecretaire, deux start-up qui ont lancé ces jours-ci un magazine en complément de leur site, respectivement baptisés
Immostreet et Assistante Plus. De la convergence à l’envers en somme, puisque jusqu’ici, c’était plutôt la presse papier ou audiovisuelle qui investissait internet.
Des projets autofinancés
” L’objectif est évidemment mercantile, commente Didier Plasse, directeur général France d’Immostreet. Pour atteindre notre objectif, à savoir la rentabilité à la fin de cette année, nous nous sommes aperçus qu’il fallait lancer de nouveaux projets, le magazine étant le plus pertinent d’entre eux. ” Vendu 2,13 euros (14 francs) sur la seule région parisienne pour le moment, et tiré à 25 000 exemplaires, ce bimensuel reprend 16 000 des 300 000 annonces présentes en permanence sur le site. Les deux premiers numéros sont d’ores et déjà rentables, affirme Didier Plasse qui ne dévoile rien de ses objectifs de chiffre d’affaires. Ces numéros sont autofinancés par les recettes des publications des petites annonces et les revenus publicitaires.“Ce magazine contribue fortement à l’amortissement de nos coûts fixes, ajoute le directeur général, puisque c’est la même équipe qui s’occupe du site et du magazine et que nous diffusons sur le papier une information que nous avons déjà traitée pour le web.” Un logiciel s’occupe d’adapter au support papier le contenu de la base de données d’annonces.Même mutualisation des coûts, mais à plus faible échelle, chez Supersecretaire, un portail à destination des secrétaires. ” Si la fabrication se fait de manière traditionnelle, en externe, c’est la même rédaction qui traite le site et le magazine, et nous comptons reprendre quelques articles du site sur le support papier “, explique Grégoire Cusin-Berche, PDG de Prométis, dont Supersecretaire.com est une filiale à 100 %.La société a investi 460 000 euros (coûts de fabrication et de pub) dans le lancement d’Assistante Plus, et le PDG table sur un autofinancement des deux premiers numéros, tirés à 100 000 exemplaires et vendus 1,52 euro. ” Les annonceurs sont là, et la publicité en pages intérieures se vend 6 037 euros la page dans notre magazine, quand une campagne d’un mois sur notre site tourne en moyenne autour de 2 287 euros “, explique Grégoire Cusin-Berche. Sans compter que la visibilité du magazine profite au site : “ 80 % du chiffre d’affaires de notre site, qui s’est élevé l’an dernier à plus de 137 000 euros, est basé sur la vente d’annonces de recrutement diffusées online, rappelle le PDG. Or le magazine nous a déjà permis de ramener de nouveaux cabinets de recrutement, et donc de nouveaux budgets pour le site“.
Un pari risqué
Pour Immostreet et Supersecretaire, le but du jeu est de faire que 1 + 1 (le site + le magazine) fasse au moins 2,5. Le pari n’est pas garanti. Alafolie.com, site d’organisation du mariage, n’a pas réussi à faire décoller Oui Magazine, racheté en mars 2000 et rebaptisé À la folie. Le site, qui prévoit toujours d’atteindre la rentabilité à la mi-2002, recherche de nouveaux investisseurs, après avoir levé plus de 10 millions d’euros en juin 2000.
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