Sony annonce une nouvelle caméra vidéo, la NEX-VG10. « Un nouveau caméscope Sony, vous appelez ça une nouvelle ? », pensez-vous dans votre for intérieur. Eh bien oui, il s’agit d’une nouvelle très importante ! Car ce n’est pas le caméscope de papa : il s’agit d’une caméra – non professionnelle – dont on peut changer les optiques. Comme à la télévision ou au cinéma.
Ah ! Vous commencez à saisir les enjeux formidables de cette fantastique nouvelle ! Mais attardons-nous un peu sur cette petite révolution qu’est en train de vivre la vidéo…
L’avènement des appareils photo
Avez-vous vu le dernier épisode de la célèbre série américaine Dr House ? Non ? Nous non plus, mais il est emblématique pour une bonne raison : c’est le premier (de la série) à être entièrement tourné avec un appareil photo numérique (écouter l’interview du réalisateur – en anglais) : le Canon EOS 5D Mark II (lire le test). Oh ! bien sûr ! deux personne étaient aux manettes de la machine, qui était dotée d’une optique de cinéma et ne se chargeait pas d’enregistrer le son. Il n’empêche qu’en lieu et place d’une caméra de plusieurs dizaines de milliers d’euros, le réalisateur a choisi un appareil photo à 2 000 euros. Et il ne l’a pas fait uniquement pour s’amuser, il doit tourner un épisode qui coûte au bas mot quelques centaines de milliers de dollars à produire.
La recherche de la qualité d’image
Cette tendance à utiliser les reflex numériques pour tourner des clips ou des films est globale : non seulement la moitié des clips musicaux réalisés ces derniers temps le sont au moyen de reflex numériques, mais des centaines de sites parlent de la manière de tourner un court-métrage, un reportage, voire un film entier avec de tels appareils. Des sites tels que DSLR Newsshooter, Planet 5D, EOS HD ou encore le blog du réalisateur Philip Bloom (un vrai leader d’opinion dans ce domaine) suivent quotidiennement l’actualité de la vidéo tournée avec des reflex numériques. On peut saluer au passage la réalisation, l’an dernier d’un documentaire de guerre entièrement tourné avec un appareil photo : Battle for Hearts and Mind, de Danfung Dennis.
Plus qu’un phénomène de mode, filmer avec un reflex numérique correspond à un vrai besoin : car si les professionnels acceptent de sacrifier l’ergonomie – tourner avec un reflex n’est pas la chose la plus aisée qui soit – c’est parce qu’il y a un vrai gain à la clef. Et ce gain n’est rien de moins que la qualité de l’image.
La victoire des grands capteurs
Plus un capteur est grand, plus ses pixels récupèrent de lumière, et plus la définition est bonne. C’est un fait connu et facilement compréhensible.
Ce qui l’est moins, c’est que plus un capteur est grand, plus la profondeur de champ est faible ; comprenez qu’on peut facilement réaliser des séquences avec des arrière-plans flous.
L’arrivée de la vidéo sur des appareils photo dotés de capteurs plein format – c’est-à-dire de la même taille qu’une pellicule – a autorisé les réalisateurs à obtenir ces fameux arrières-plans flous avec des optiques de très grande qualité.
Les constructeurs réagissent
Et Sony, gros vendeur de caméras professionnelles, ne pouvait pas se laisser tailler des croupières par Canon le photographe. Mais pour préserver un temps ses caméras pro tout en bousculant les 5D Mark II/7D, l’électronicien japonais lance une caméra à la fois grand public et expert, aux caractéristiques techniques proches, mais dont l’ergonomie est réellement celle d’une caméra (et non celle d’un reflex). Profitant de sa technologie NEX, qui donne des ailes à ses appareils photo (voir notre test du NEX3 et notre vidéo si vous l’avez raté), Sony fait coup double en offrant AUSSI des capacités photographiques de qualité – les mêmes que ses appareils photo.
Disponible début septembre, la NEX-VG10 devrait permettre aux passionnés les moins fortunés de produire leur propre réalisation en HD de qualité professionnelle : une nouvelle ère de la vidéo est en train de s’écrire !
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