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Quand la techno devient drogue

A nouvelles technologies, nouveaux maux. Et en la matière, Internet et les gadgets sont les premiers à être anxiogènes.

Mon Dieu, que sommes-nous devenus ? Il y a dix ans, en rentrant chez soi le soir, on se demandait si la loupiotte du répondeur clignoterait ou non, et cela nous angoissait. Aujourd’hui, c’est pire. L’angoisse dure
toute la journée.On est tout d’abord bombardés d’informations par e-mail, messagerie instantanée, SMS ou téléphone. Et comme cela ne suffit pas, on en redemande. Sites de news, blogs, forums, on avale ainsi des dizaines, voire des
centaines de pages web chaque jour.Le résultat n’est pas beau à voir : impression d’être toujours débordé, fatigue chronique, difficulté à se concentrer, nervosité, manque de sommeil, sentiment persistant d’inquiétude, d’anxiété. Pourquoi ?
Parce que l’on a du mal à suivre, à gérer cette overdose d’information.Peut-être même, en lisant cette chronique, faites-vous plusieurs choses simultanément. Cela n’a rien à voir avec le multitâche. C’est le syndrome du manque d’attention, une manifestation classique d’un
trouble anxieux. Le problème n’est pas nouveau. Mais il s’aggrave chaque jour avec l’ADSL, les téléphones 3G et les baladeurs MP3.Tous ces gadgets ne font que renforcer le sentiment permanent d’urgence. Il faut être connecté continuellement de peur de rater une info, on veut les résultats du foot, là maintenant, et prévenir untel tout de suite…

Il est temps de débrancher

Pas question non plus d’être laissé-pour-compte. De ne pas avoir le dernier modèle, celui qui vient juste de sortir. J’en connais qui ont honte d’exhiber leur téléphone de l’année dernière, un appareil photo
même pas mégapixel ou un pseudo iPod made in China.Pas étonnant que les angoisses se multiplient. On a besoin de savoir avant les autres, de posséder avant pour ne pas avoir ou donner l’impression d’être laissé sur le carreau technologique.Un collègue m’a expliqué que, pour lui, être connecté en permanence, c’est comme avoir une fenêtre. Ne plus avoir de connexion, c’est être enfermé, sans lumière. Beaucoup se reconnaîtront. Mais les psys considèrent
que ces comportements sont pathologiques. Ils les appellent d’ailleurs les troubles anxieux technologiques.Les gadgets que l’on trimballe dans nos poches nous ont donc rendus malades. On a connu le stress dans les années 1990. Mais le plus grand malaise du XXIe siècle sera sans doute lié aux troubles anxieux
technologiques.Il est donc temps d’apprendre à gérer les priorités. De se dire que l’on n’a qu’un cerveau et 24 heures dans la journée. Peut-être enfin saurons-nous appuyer sur le bouton
‘ arrêt ‘.Moi, je commence… demain. Car, aujourd’hui, j’ai encore pas mal de mails en retard, un blog à animer et des copains qui m’attendent sur Messenger…* Rédacteur en chef adjoint de 01 InformatiqueProchaine chronique mardi 3 mai

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Anicet Mbida*