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Quand Google Maps fait bouger les frontières disputées entre plusieurs pays

Lorsque certains territoires sont disputés entre deux pays, Google comme Apple affichent des frontières différentes selon le lieu où on consulte l’application. Une manière de ne pas se brouiller avec les pays, mais qui légitime certaines occupations, selon les détracteurs du procédé.

C’est une constatation qui avait déjà été faite dans l’application de cartographie d’Apple. Une enquête du Washington Post montre à quel point les frontières entre pays sont mouvantes au sein de Google Maps en fonction du pays depuis lequel on l’utilise.

Les exemples sont nombreux ; qu’il s’agisse du Cachemire entre l’Inde et le Pakistan, de la Crimée entre la Russie et l’Ukraine ou encore du nom de la mer entre la Corée du Sud et le Japon… Les deux sociétés américaines – dont les applications de cartographie dominent le marché – font en effet très attention à ne pas prendre parti dans le débat des territoires revendiqués par plusieurs pays.

La frontière en pointillés ou en ligne pleine entre la Russie et la Crimée.

Apple et Google veulent respecter les lois locales

« Notre objectif est toujours de fournir la carte la plus complète et la plus précise possible sur la base de la vérité du terrain, explique notamment Ethan Russell, directeur de la gestion des produits pour Google Maps. Nous restons neutres sur les questions des régions et des frontières contestées, et nous nous efforçons d’afficher objectivement le différend sur nos cartes en utilisant une ligne grise en pointillés. Dans les pays où nous avons des versions locales de Google Maps, nous respectons la législation locale lors de l’affichage des noms et des frontières ».

Même son de cloche chez Apple, qui explique lui aussi respecter les lois locales : « Nous examinons de plus près la façon dont nous gérons les frontières litigieuses dans nos services et pouvons apporter à l’avenir des changements en conséquence ».

Une légitimation des occupations ?

Mais ces choix ne se font pas sans mécontentement. « Malheureusement, cela légitime l’occupation illégale de la Crimée par la Fédération de Russie », déclare Oleksii Makeiev, directeur politique du ministère ukrainien des Affaires étrangères, auprès du Washington Post. Pour lui, « Apple et d’autres devraient dire au monde qu’ils ont été invités à apporter les changements et à le condamner ».

Oleksii Makeiev explique d’ailleurs avoir rencontré des responsables d’Apple et de Google pour faire pression sur le sujet, manifestement en vain. Difficile pour ces entreprises de se mettre à dos l’important marché russe.

Source : The Washington Post

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Jean-Sébastien Zanchi