Déstabilisé par l’arrivée de Free Mobile en janvier 2012, Bouygues Telecom n’a eu de cesse de décrier les conditions de l’arrivée sur le marché du quatrième opérateur. Mais il n’en a pas été toujours ainsi, comme le rappellent nos confrères de BFM Business.com.
Le plus bel exemple c’est peut-être, en 2006, quand Bouygues Telecom remettait un plaidoyer à la Commission européenne dans lequel on pouvait lire : « les derniers entrants sont les garants d’une concurrence effective pérenne sur le marché de la téléphonie mobile ».
Devançant en quelques sortes les arguments repris plus tard par le patron de Free, Xavier Niel, la filiale télécom de Bouygues y dénonçait aussi, « la sur-rentabilité des deux opérateurs dominants, chiffrée à 3 milliards d’euros pour Orange, et de près de 2 milliards d’euros pour SFR en 2003 ».
Appel à la protection du dernier entrant par le régulateur
Mieux, souligne BFM Business.com, alors que Martin Bouygues vient encore publiquement de fustiger le rôle de l’Arcep dans l’arrivée de Free Mobile, à l’époque, le même Bouygues expliquait que le régulateur devait protéger le dernier entrant : « il appartient au régulateur de tenir le plus grand compte de la situation particulière des derniers entrants, de leur fragilité et des risques pesant sur leur pérennité ».
Fin 2006, Bouygues Telecom s’associait avec d’autres nouveaux opérateurs mobiles entrants, comme le néerlandais KPN ou le hongkongais Hutchison Whampoa, pour fonder un lobby baptisé Mobile Challengers.
Sur ce site web toujours actif on relève le plaidoyer collectif suivant : « une réduction de la concurrence ne fait que transférer l’argent de la poche du consommateur vers celle de l’actionnaire, ce qui était exactement la situation avant l’arrivée des challengers: des prix élevés, peu d’innovation, et des gros profits pour une poignée de privilégiés ». Instructif…
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.