Les normalisations sont affaire de temps, et la version 2000 de l’Iso 9001 ne fait pas exception à la règle. C’est particulièrement vrai pour son adaptation au logiciel. A tel point que l’on vit actuellement un décalage entre sa médiatisation et sa finalisation. Cependant, des normes-outils, existent pour mettre en ?”uvre les exigences déjà identifiées de l’Iso 9001 : 2000. En attendant une version définitive, les organismes comme l’Afnor la sensibilisent et l’affinent. “Nous avons besoin de spécialistes en ingénierie logicielle, de responsables qualité et d’experts pour nous aider “, lance Jacqueline Sidi, présidente, à l’Afnor, de la commission de normalisation des technologies de l’information Ingénierie et qualité du logiciel et des systèmes. Elle regrette que les entreprises ne réalisent pas aujourd’hui l’intérêt des normes : “Les seules qui les connaissent sont celles qui font de la certification. Et encore…”Participer à leur élaboration permet, selon elle, de rester informé et de profiter des retours d’expérience des autres. Ce souci de prosélytisme a poussé Jacqueline Sidi à écrire le Normascope(*)
, un recueil édité par l’Association française de génie logiciel. Son principal intérêt ? La classification des normes-outils existantes avec une qualification de leur plus ou moins bonne adéquation aux exigences de l’Iso 9001 : 2000.
La France vote contre la version actuelle
Les entreprises qui développent du logiciel trouvent ainsi le moyen de prendre de l’avance sur les normalisations d’ingénierie et de qualité du logiciel et des systèmes et celles plus spécifiques au management de la qualité. Elles peuvent aussi juger de la pertinence des normes existantes en fonction de leurs besoins propres.“Les lignes directrices pour l’application de l’Iso 9001 : 2000 au développement, à la mise à disposition, à l’installation et à la maintenance du logiciel” sont en cours de discussion à l’Iso, mais encore au point mort. “La France a présenté un vote de désapprobation au projet du comité international et a demandé une deuxième épreuve, souligne Thierry Dujardin, de l’Afnor. Le projet doit passer trois étapes avant sa parution, vers mai 2003.” Certains pays européens comme la France ne voient pas l’intérêt de cette adaptation informatique en l’état actuel. “On s’étend sur des points non spécifiques à l’informatique, explique Jacqueline Sidi. C’est un problème classique en normalisation.” Il faut en effet entre trois et cinq ans pour réviser une norme.Malgré tout, les experts en qualité s’accordent à dire que les organisations qui vont vers l’Iso 9001 le font plus pour la certification que pour l’amélioration. Et il y a peu de chances que cela change radicalement avec la version 2000. Mais comme celle-ci ne se contente plus simplement de justifier l’existence de procédures documentées et appliquées, on peut imaginer que le futur “tampon Iso” prouvera l’existence de processus qualité pérennes. En attendant, mieux vaut passer par le chemin de traverse de la quinzaine de normes-outils existantes pour améliorer sa qualité logicielle.(*) Le Normascope, mettre en ?”uvre l’ISO 9001 : 2000 et ses processus, par Jacqueline Sidi ; éditions d’Adeli ; 90 euros ; ISBN : 2-9517899-0-4.
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