Passer au contenu

Qualcomm est certain de faire mieux qu’Apple, ses puces seront plus puissantes que le M2

Alors que la deuxième génération de puce Apple Silicon pour Mac vient d’être introduite, Qualcomm, qui se positionne en pourvoyeur de solution pour les PC sous architecture ARM, semble extrêmement confiant dans ses capacités à faire mieux, tout en assurant une consommation faible. Au vu des déclarations passées et du savoir-faire de la société de San Diego, il est peu problable qu’il s’agisse là de rodomontades…

La puce M2 d’Apple vient tout juste d’être annoncée et des propos du patron de Qualcomm font déjà des vagues. Interrogé sur l’arrivée en 2023 de la future puce pour PC, de Qualcomm, le PDG Cristiano Amon a placé très haut la barre des attentes de l’industrie :

« Nous visons de prendre le leadership en matière de CPU pour PC, point final ».

Cette déclaration musclée de Cristiano Amon fait écho aux propos non moins ambitieux de Zyad Ashgar, l’ingénieur en chef sur Snapdragon.  Loins des rodomontades, il nous confiait fin 2021 que « un M1, je peux en faire un demain. Ce qui compte, ce n’est pas de faire la puce, mais de la vendre. »

Il ajoutait même, sans que nous détections la moindre arrogance, que leurs « architectures (CPU et GPU, ndlr) qui arrivent permettent une vraie montée en puissance linéaire. Mais nous serons plus efficaces que la concurrence, parce que nous sommes les rois de l’intégration. »

Parmi ces architectures qui arrivent et sur lesquelles messieurs Amon et Asghar comptent beaucoup, la première qui est nécessaire pour prendre le leadership est celle des cœurs CPU de la start-up Nuvia, que Qualcomm a racheté début 2021.

Le miracle Nuvia ?

Le futur CPU que Qualcomm va intégrer dans ses puces PC découle de Phoenix, l’architecture CPU de Nuvia, rachetée début 2021.

La réalité est qu’il existe sur terre seulement quelques poignées d’ingénieurs capables de conceptualiser des architectures processeur complètes. Les fondateurs de Nuvia, John Bruno, Manu Gulati, et Gerard Williams III, qui ont tous officié chez Apple et participé au développement des puces Ax, font partie de ce sérail.

De nombreux analystes ont publié des articles et tribunes questionnant les capacités de Qualcomm en matière de développement de cœurs ARM hautes performances custom. Après avoir fermé en 2018 sa division en charge du développement des puces Centriq destinées aux serveurs, Qualcomm avait perdu un savoir-faire en matière de haute puissance. Il avait arrêté, dans la foulée, de personnaliser ses cœurs CPU mobiles « Kryo ». En utilisant, comme MediaTek et Samsung, les plans d’ARM sans aucune personnalisation – au contraire d’Apple, qui développe ses propres cœurs CPU avec sa licence « architecture ».

L’arrivée des cœurs Nuvia en 2023 semble donner des ailes aux cadres de Qualcomm. Non seulement Cristiano Amon s’exprime publiquement sur les volontés de domination de l’entreprise dans ce domaine, mais en plus ses ingénieurs sont très ambitieux. Zyad Ashgar nous confiait ainsi que « nous allons nous battre contre Intel, AMD et Nvidia dans le domaine de la puissance, mais nous serons les champions du rapport performances/watt/surface de puce. Et, quand le temps sera venu, nous allons croître », professait-il.

Un GPU nommé mystère

La puce graphique intégrée au Snapdragon 8 Gen 1 annoncée en décembre 2021 dernier a perdu tout numéro de série et toute référence à une quantité de cœurs ou de mémoire. Une rétention d’informations volontaire de la part de Qualcomm.

Même s’il s’avère que les cœurs haute performance de Nuvia sont vraiment au niveau, il faudra que Qualcomm réussisse le même exploit dans le domaine des GPU. Et selon les propos que nous avons déjà collecté auprès des pontes de Qualcomm, cette architecture devrait découler de celle actuellement implémentée dans les Snapdragon 8 Gen 1.

C’est peu de dire que Qualcomm a été avare en détails à ce sujet. Les diapositives projetées pendant la conférence du Snapdragon Summit en décembre 2021 dernier étaient les plus évasives jamais projetées par Qualcomm dans ce domaine.

Zyad Asghar, patron du développement des puces Snapdragon chez Qualcomm. – Adrian BRANCO / 01net.com

Questionné à propos de cette absence d’information, Zyad Asghar nous avait répondu du tac au tac : « Je vais être honnête : c’est totalement voulu. Il n’y a plus un seul élément des vieilles architectures (Adreno a été racheté à AMD, en 2009), il s’agit d’un tout nouveau GPU entièrement développé en interne qui promet une énorme scalabilité (montée en puissance linéaire, ndlr). Ce que je peux vous dire, c’est qu’il ne s’agit pas d’une approche par cœur, mais d’un système très flexible et hautement parallélisable. Mais nous ne voulons pas donner de détails à la concurrence », précisait alors l’ingénieur en chef de Snapdragon.

À l’heure actuelle, Cristiano Amon n’a jamais, à notre connaissance, fait aucune déclaration autour de la plate-forme technologie du futur GPU. Un domaine clé dans lequel Apple a marqué de nombreux points. Le rapport performances/efficacité énergétique de même que la « scalabilité » du GPU de la puce M1 en ont fait un modèle de l’industrie.

Si on peut faire confiance à Qualcomm sur l’intégration, il faut que l’entreprise non seulement continue ses efforts pour être au niveau le jour J. Mais il faudrait aussi qu’elle commence à dévoiler une feuille de route ou des éléments de performances de ses futures puces pour rassurer. Car si on s’en tient au calendrier présumé d’Apple, quand la puce PC de Qualcomm sortira, elle affrontera au mieux une version musclée du M2, au pire un M3…

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Source : Cnet


Adrian BRANCO