En cédant la licence de son architecture de processeurs 64 bits Alpha à Intel, Compaq déclare répondre à la demande de ses clients de disposer de machines à haute disponibilité davantage standardisées et moins chères. Une promesse en forme de coup de poker. Car, pour y parvenir, l’élève Compaq, refroidi par le succès mitigé de sa gamme Alpha, n’avait sans doute pas d’autre choix rationnel que d’aider le maître Intel à parachever une ?”uvre, la nouvelle génération de processeurs 64 bits Itanium, dont le développement promettait d’être encore long. C’est beau la solidarité : Compaq apporte à Intel son savoir-faire (ses équipes de développement rejoindront celles d’Intel) sans compter l’expérience du terrain et un vrai portefeuille de logiciels.En échange, il ne récolte pour l’instant que des promesses de lendemains qui chantent. Une stratégie étrange, et que Compaq semble être le seul à suivre. IBM et HP, de leur côté, préfèrent attendre, histoire de ne pas laisser Sun régner en maître absolu pendant les trois ou quatre ans qui précéderont l’arrivée sur le marché de Madison, la fusion d’Itanium et d’Alpha. Face à Sun, qui en est aujourd’hui à sa troisième génération de processeurs 64 bits, Itanium reste pour l’instant un pari risqué et fragile. S’il en fallait une preuve, le sauvetage mutuel de Compaq et d’Intel vient de l’apporter. Au moins, si le bateau Itanium prend leau, Intel ne sera plus seul à écoper.
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