Publius doit permettre aux internautes d’insérer du contenu en ligne sans crainte de représailles ou de censure. La philosophie de ce projet est donc similaire à celle de Freenet, un programme en code libre visant à créer un Internet alternatif qui garantit un anonymat total à ses utilisateurs.Le principe de base qui sous-tend ces divers projets est le modèle du partage de fichiers au travers d’un réseau de serveurs dédiés. La technologie d’ATT fragmente un fichier en petits paquets d’informations, eux-mêmes dupliqués plusieurs fois. Tous ces paquets sont ensuite envoyés sur le réseau de serveurs participant à l’opération pour y être stockés.
Une information fragmentée
Pour garantir l’anonymat, ATT fait appel au cryptage : Publius crée une adresse d’indexation des informations équivalente à une adresse Web, mais cryptée. Cette adresse contient le code permettant de retrouver tous les paquets d’informations dispersés sur le réseau, afin de reconstituer le document original.L’idée de base s’apparente à celle d’un puzzle. On fragmente l’image en de multiples pièces pour stocker l’information, mais on garde la solution du puzzle pour reconstituer le message.Reste à savoir ce que ATT va bien pouvoir faire d’une telle technologie. Le projet Freenet avait déclenché aux Etats-Unis une polémique sur le bien-fondé d’un réseau anonyme sur le Web. D’un côté, les partisans de la liberté d’expression soutiennent toutes les initiatives permettant aux peuples opprimés de s’exprimer sans peur de représailles et à l’individu de rester anonyme. De l’autre, les industriels et un tissu d’associations dénoncent un système favorisant la copie illégale de musique, la pornographie ou encore le terrorisme.A moins qu’ATT ne se soucie davantage de la liberté d’expression que du business, voilà un beau projet qui risque d’être vite enterré.
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