Publicis s’engage à son tour dans le B-to-B sur Internet à l’occasion du lancement de Buymundo.com, une place de cotation en ligne dédiée à l’édition publicitaire (depuis le papier jusqu’à l’impression), dont le mode de fonctionnement s’apparente à celui d’une Bourse.Cinquième agence de communication mondiale avec un chiffre d’affaires de 11,8 milliards d’euros en 2000, Publicis renforce ainsi sa filiale Mundocom, la société du groupe spécialisée dans les métiers de la production liés à la communication média et hors média.Le projet, qui a nécessité près de deux ans de préparation et porté à bout de bras par Maurice Lévy, PDG de Publicis, arrive au moment où l’univers des places de marché suscite ses premières déceptions. Pour sa part, Hubert de Jandin, responsable de Buymundo.com, parie sur le succès du site B-to-B grâce à son adossement à Mundocom, ” l’une des quatre principales agences en édition publicitaire “.Créé en 1973, Mundocom revendique 300 clients et agences. Son volume d’affaires est estimé à plus de 90 millions d’euros pour une marge brute de 13,8 millions d’euros en 2000. Sur le segment de marché de Mundocom, Buymundo.com identifie ainsi neuf besoins spécifiques : les affiches, les PLV (présentoirs de vente), les dépliants, les brochures, les chemises, les enveloppes, les lettres, les adhésifs ou encore les fournitures au sens large.
Un marché très éclaté
Cependant, Buymundo.com n’est pas un cas unique dans l’univers très encombré des places de marché. ” Nous avons effectué une étude qui a permis d’identifier 180 sites proposant de l’achat de papier et des services d’impression “, précise Hubert de Jandin.Les acteurs présents sur ce marché, qui vont de la start-up à des sociétés d’édition, se répartissent en deux familles. Buymundo.com a choisi de créer la sienne. La première famille regroupe ceux qui proposent l’accès à des catalogues de produits. Inconvénient pour ces derniers, les marges de négociation sont faibles (de +10% à -10 % sur les prix affichés). Un modèle qui ne convient pas à une place de cotation où le prix s’établit en fonction de l’offre et de la demande.La deuxième famille rassemble les places de marché où ce sont les clients qui prennent l’initiative en lançant des appels d’offres. Publicis avait lancé une initiative de ce type au Royaume-Uni. Cependant, l’agence a jugé ce modèle décevant en raison du manque de réactivité des fournisseurs.Buymundo.com se positionne en tant que place de cotation en ligne. Hubert de Jandin y voit deux avantages pour les clients. En premier lieu, elle permet de proposer des fonctions de conseil puisque des traders agissent sur le marché. En second lieu, elle raccourcit la durée de transaction, ce qui permet de bénéficier du meilleur rapport qualité/prix en vingt-quatre ou quarante-huit heures.De son côté, Mundocom espère renforcer sa compétitivité en automatisant les processus de négociation.
Les clients de Publicis pour amorcer la pompe
Ouverte d’abord en France, Buymundo.com nourrit des ambitions européennes, territoire de la maison mère.” Notre objectif pour l’année 2002 consiste à convertir 100 % des clients Mundocom à l’utilisation de la place de cotation en ligne “, affirme Hubert de Jandin. L’utilisation de Buymundo.com en complément des services hors ligne de Mundocom cible donc les clients internes (250 sociétés), les clients directs qui sont aussi de gros comptes (Saint-Gobain, par exemple) et, enfin, Publicis et ses filiales (une soixantaine d’acteurs concernés).Le succès de Buymundo.com sera aussi fonction du nombre de fournisseurs connectés. Ils sont environ 200 à ce jour. Cependant, ce premier inventaire des prestataires devrait se renforcer avec l’européanisation du site, en s’appuyant sur le modèle de référencement gratuit choisi par la filiale de Publicis.Pour les acheteurs, il existe deux modes de rémunération. Buymundo.com peut percevoir, au choix, un subside ” au coup par coup sur un prix tout compris ” ou bien un montant correspondant au contrat de mandat, au semestre ou à l’année. Dans les deux cas, le versement fait à Buymundo.com dépend des volumes et de la complexité des travaux à réaliser.
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