Mi-régie publicitaire en ligne, mi-éditeur de solutions de micropaiement, le français Hi-media vient de s’offrir AdLINK Média, la régie de son concurrent allemand AdLINK. Avec ce rachat, d’un montant de 29,4 millions d’euros, l’entreprise compte asseoir sa position européenne. L’occasion pour son PDG, Cyril Zimmerman, de faire le point sur le marché de la publicité en ligne.
01net. : Que vous apporte AdLINK dans sa corbeille ?
Cyril Zimmerman : Ce rachat nous ouvre les marchés anglais, italien et néerlandais. Il nous permet de renforcer notre position en Espagne, en Belgique, en Allemagne et en France où nous devenons numéro 1 du marché de la publicité sur Internet. Notre nouvelle entité en Europe aura plus d’audience que Yahoo! et permettra d’adresser 126 millions d’internautes potentiels [grâce aux sites dont il assure la régie, NDRL]. Renforcer notre pôle régie au niveau européen nous permettra de développer notre activité de micropaiement [Allopass] sur de nouveaux prospects.
Le marché de la publicité sur Internet est en baisse, mais semble moins souffrir de la crise que sur d’autres supports. Pourquoi ?
En période de crise, la publicité sur Internet affiche une croissance molle entre -5 % et 15 %, là où les autres supports affichent une baisse de leur activité entre -20 % et -40 %. Les annonceurs n’ont pas coupé totalement leur budget sur le Web, car il permet tous les formats. Il allie le son, l’image et le texte de manière interactive.
La raison n’en est-elle pas aussi le prix, les tarifs publicitaires sur Internet étant moins chers que dans la presse, à la radio ou la télévision ?
Certes, certains sont attirés par les prix, mais aussi par le nombre de personnes qu’Internet permet de toucher. L’audience des sites que nous éditions et que nous avons en régie est 6 fois plus importante que celle de la chaîne TF1.
Le CPM (coût pour 1 000 clics) baisse. Quels sont les formats publicitaires qui rapportent aujourd’hui ?
Le prix du CPM chute sur des audiences généralistes et grand public. Son niveau reste très correct, entre 15 et 25 euros le CPM, pour des sites spécialisés et des niches verticales. Ce n’est pas parce que le coût de revient du CPM fléchit que cette baisse a une incidence sur les chiffres d’affaires des sites Internet. Mécaniquement, le nombre de pages vues d’un site augmente entre 20 et 30 % chaque année. L’effet volume compense l’effet baisse de prix.
Quels sont les secteurs où les annonceurs ont gelé leurs investissements publicitaires ?
Au dernier trimestre 2008, la banque, la finance et l’automobile ont coupé leur budget. Ils n’ont pas recommencé à investir massivement, mais nous espérons ne pas être loin du point d’inflexion du marché.
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