Les grands génies sont fous. Tout le monde sait ça. Les grands criminels, c’est moins sûr. Mais enfin, la question fait débat dans les prétoires. Au pays de Galles, le juge Gareth Davies, de la Cour royale de Swansea, a tranché. Il a décidé de retirer le jeune Raphaël Gray de la circulation en le condamnant à être interné durant trois ans dans une maison de correction, où il recevra un traitement psychiatrique. Le prévenu – dix-neuf ans, chômeur de son état et hacker par dés?”uvrement sans doute – a avoué dix délits de fraude et de piratage informatique commis en 1999. Plus exactement, il s’est rendu coupable d’utilisation ou de divulguation de numéros de cartes de crédit de centaines de personnes. Mobile avoué, Monsieur le Juge : prouver que les sites de commerce électroniques sont de vraies passoires. Comble du comble, crime de lèse-majesté s’il en est, le “saint de l’e-commerce” – comme il s’était autoproclamé – a reconnu avoir subtilisé le numéro de la carte de Bill Gates pour commander une boîte de Viagra et la lui faire livrer (la rumeur ne précise pas si l’homme le plus riche du monde en avait un quelconque besoin…). Le jeune homme – un peu agité, selon son avocat – n’a jamais usé de son savoir-faire à des fins personnelles. Plus que le coup qu’il aurait reçu sur la tête quand il était petit, on peut se demander si ce nest pas ce suspect désintéressement qui a motivé la sentence du juge…
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