Pour un club de football tel que le PSG, PME à part entière (quel-que 150 salariés dont 26 joueurs professionnels), être présent sur le Web constitue aujourd’hui une obligation, non seulement pour communiquer auprès des supporters, mais aussi pour générer du chiffre d’affaires. À 220 MF (33,5 Me) le transfert d’Anelka, on comprend cette nouvelle priorité ; d’autant que dans le monde réel com-me sur Internet, les équipes françaises restent en retard dans la vente de produits dérivés. En revanche, les possibilités de sponsoring et de vente d’espaces publicitaires sur un Web pré- sentent dès aujourd’hui un potentiel indiscutable pour ces entreprises. Cependant, la vocation d’un club de football est plutôt d’investir dans ses joueurs que dans sa plate-forme informatique. C’est pourquoi le PSG a préféré externaliser l’ensemble de son site ; l’occasion d’offrir un maximum de services en ligne, tout en conservant le contrôle éditorial du contenu diffusé.
Externaliser pour se concentrer sur son métier
Comme toute PME, le PSG s’est lancé sur le Net avec un site statique (1997), réalisé et hébergé par Integra. Le besoin de communiquer auprès de ses supporters et les opportunités de sponsoring offertes par le Web ont toutefois poussé le club à remettre à plat sa stratégie Internet dès l’automne 1998, afin de se doter d’un véritable outil de communication sur la Toile. “ Nous ne recherchions plus un prestataire de services, mais un véritable partenaire, explique Fabrice Favetto-Bon, directeur marketing du PSG. L’accès à l’information sur la vie du club et sur les joueurs constitue mon fonds de commerce. Tout ce qui n’en fait pas partie, je m’en sépare. “Le site du PSG est de plus confronté à une problématique d’hébergement similaire à celle d’un site purement événementiel. L’audience y est très fluctuante : le trafic s’intensifie la veille et le jour même du match, mais aussi la journée qui suit la rencontre. Un phénomène souligné par Irène de Fety, Webmaster du site : “ Nous enregistrons des pointes de trafic le lundi, notamment vers 17-18 heures, quand les gens sont encore devant leur poste de travail. Les informations relatives au match du week-end, les photos et le forum constituent les pages les plus consultées.“La société Sportal a donc mis en place une plate-forme d’hébergement qui fait figure de vitrine technologique. Celle-ci comprend des équipements d’équilibrage de charge pour garantir la disponibilité et les temps de réponse, un serveur cache afin de soulager les serveurs Web, ainsi qu’une mise en redondance de ces derniers de façon à ce qu’ils se répartissent la charge. Il s’agit d’assurer une qualité de service optimale pour chaque journée de championnat. Mais un tel environnement technique reste bien souvent hors de portée de la majorité des sites de contenu. Il n’est supportable que lorsque les coûts peuvent être mutualisés. Un exercice dans lequel Sportal semble particulièrement réussir, puisque les plus grands clubs européens ont opté pour sa solution : Juventus de Turin, Bayern de Munich, AC Milan ou Real de Madrid. Sportal dispose aussi d’arguments commerciaux percutants pour inviter ces clubs sur sa plate-forme. Ainsi, ses coûts de développement et de mise en place sont très peu élevés, le prestataire se rémunérant davantage sur les revenus engendrés par la vente de bandeaux publicitaires.
Multiplier les services pour attirer et fidéliser l’internaute
Sportal a retenu la plate-forme Vignette Story Server v.5 pour les sites des clubs. Pour que son système soit viable économiquement, la publication des ar-ticles par chacun des clubs doit entraîner une intervention minimale chez le prestataire. De fait, la saisie des informations s’effectue à l’aide de l’extension CMS (Content Management System) de Story Server. Les personnes chargées du contenu rédactionnel des sites publient leurs articles via les interfaces HTML du logiciel ; les interventions des équipes londoniennes de Sportal restent ainsi très limitées. Par ailleurs, comme tout site sportif, psg.fr est friand d’applications susceptibles d’attirer l’audience et de fidéliser l’internaute. Outre le chat, très fréquenté par les supporters, le site propose donc un suivi des matchs minute par minute, des galeries photos et une vidéo des rencontres se déroulant au Parc des princes (limitée à la minute et demie autorisée dans le cadre du droit à l’information). Le site s’apprête aussi à diffuser un canal audio de commentaires des matchs en direct. Il se contente du son, bien que le club dispose de ses propres moyens vidéo. Plutôt que d’opposer contenu Web et retransmission TV, Fabrice Favetto-Bon préfère jouer la complémentarité ; le club ne peut en effet se permettre de faire de l’ombre à sa poule aux ?”uf d’or, la télévision.Côté e-commerce, les internautes accèdent à une boutique en ligne depuis 9 mois, période pendant laquelle Fabrice Favetto-Bon avoue avoir essuyé les plâtres. Aujourd’hui, seuls 10 % des revenus du site proviennent de la billetterie en ligne et de la vente de produits dérivés, loin derrière le sponsoring (50 %) et la publicité sur le Web (40 %). Le site a également changé de partenaire, Made in Sport assure désormais la vente en ligne des produits dérivés. Fabrice Favetto-Bon espère être bénéficiaire au 1er trimestre 2001, la boutique devant enregistrer un chiffre d’affaires supérieur à 1 MF (152 449 e) en 2001. Le PSG mise notamment sur la clientèle étrangère, pour qui la marque symbolise Paris. Paradoxalement, la billetterie, assurée par TicketClic, n’apparaît pas comme une priorité, le club disposant déjà d’un réseau de distribution traditionnel. Pourtant, le site est déjà le premier point de vente du club. Avec une moyenne de fréquenta- tion du stade de 42 000 places sur les 44 000 disponibles, il sera difficile d’améliorer la distribution des billets…
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.