Depuis quelque vingt-cinq ans qu’existe la micro-informatique, les éditeurs de logiciels et les distributeurs de contenus comme les CD ou DVD mettent en ?”uvre des moyens considérables pour lutter contre la copie illicite de leurs
?”uvres. Mais pour quels résultats ?Permettez-moi de vous poser juste une question : connaissez-vous un seul procédé anticopie qui, depuis les origines de la micro-informatique, ait résisté plus que quelques semaines à la communauté des utilisateurs ? Pour moi,
qui pianote sur des claviers de PC depuis près de vingt-cinq ans, je n’en vois aucun. Et pourtant, les industriels ont fait preuve de beaucoup d’imagination dans le choix de procédés.Les plus anciens se souviennent du trou microscopique percé, en usine, dans la disquette originale d’un logiciel. Bien entendu, quand on se contentait de dupliquer la disquette, la copie ne comportait pas le fameux trou. Et si le
logiciel, au démarrage, n’était pas averti de la présence de ce trou par un message du Bios l’avertissant que le disque était illisible à cet endroit, le programme s’interrompait immédiatement.On avait deux moyens pour ‘ déplomber ‘ le logiciel : percer soi-même la disquette copiée, opération risquée rarement couronnée de succès, ou, tout bêtement, ôter, dans le programme source, les instructions qui
appelaient la routine de test. Certes, cette seconde méthode exigeait de solides connaissances de programmation. Mais une fois le programme débarrassé du piège, il pouvait être librement diffusé à des milliers d’exemplaires…Par la suite, les techniques se sont largement perfectionnées… et ont toujours été contournées par des pirates, la méthode la plus fréquemment utilisée étant de court-circuiter la protection. Cette course poursuite entre les
industriels et les pirates en tous genres pourrait n’être qu’un exemple de plus dans l’éternelle émulation entre l’arme et la cuirasse.Mais le consommateur n’en sort pas indemne. Car les protections anticopies, même inefficaces, coûtent très cher en développement et en mise en ?”uvre, un surcoût entièrement supporté par les utilisateurs. Car le prix payé pour un
logiciel comprend le prix du procédé interdisant sa duplication…Certes, les techniques de protection endiguent un peu le piratage. Mais dans quelle mesure ? Il est anormal qu’une partie du prix des logiciels soit consacrée à concevoir des procédés qui, de toute façon, seront cassés par des
pirates en peu de temps.* Rédacteur en chef adjoint de L’Ordinateur IndividuelProchaine chronique vendredi 10 mars
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