Les collectivités locales doivent mener des actions pour soutenir l’appropriation d’internet par les entreprises et le grand public.
“Le haut débit n’est pas une problématique en soi. La priorité, c’est l’usage. On aveugle les collectivités avec des questions d’infrastructure, les enjeux financiers portant sur cet aspect. Mais la vraie problématique, c’est la culture internet : comment habituer une population à pratiquer un outil dont on n’a pas l’habitude ?” interroge Florence Durand-Tornare, déléguée de l’association Villes internet. Si certains usages se développent seuls, il est nécessaire de les soutenir et de les encourager pour qu’ils se diffusent au sein de toutes les populations. “Nous recommandons aux collectivités de ne pas concevoir la construction d’une infrastructure sans envisager les services et les usages qui lui seront associés”, note Gabrielle Gauthey, directeur des technologies de l’information de la CDC. En effet, dès la conception, “il faut bien localiser les grands centres d’usage et de service pour apporter les solutions techniques adéquates, explique Stéphane Lelux, président du cabinet Tactis. Les collectivités doivent également veiller à assurer la diffusion des services sur tout leur territoire et, dans le même temps, la diversité des fournisseurs “. Cette diversité des acteurs permettra une variété des services, et donc une meilleure adéquation aux besoins, une meilleure appropriation et une meilleure diffusion.
Les villes en manque d’une vraie politique internet
Les collectivités se doivent de montrer l’exemple avec des portails territoriaux, des plates-formes d’information des citoyens, des espaces publics de consultation avec formateurs, des initiatives e-santé, la mise en place de projets d’e-learning, etc. Mais actuellement, “sur trois mille six cents communes, quatre cents villes au maximum mènent une vraie politique internet, juge Florence Durand-Tornare. Les élus doivent en comprendre les enjeux, et les agents de leurs administrations surmonter leurs appréhensions.” Le gestionnaire d’infrastructures peut avoir un rôle de facilitateur : “Les collectivités expriment leurs besoins, et nous les accompagnons dans la prestation technique”, explique Gisèle Delebarre, porte-parole d’e-Tera, société qui gère les réseaux du Tarn. Les collectivités équipent souvent les écoles et collèges, lieux privilégiés pour sensibiliser parents et enfants. D’autant que les contenus ?” développés par le Louvre ou le ministère de l’Education, entre autres ?” sont nombreux. Dans le Tarn, c’est encore e-Tera qui fédère ces différentes sources de contenu multimédia. Un travail de pédagogie, mené par les CCI ou les agences de développement local, par exemple, doit également être effectué en direction des PME, en éditant des guides par filière, en organisant réunions et formations. “Les collectivités peuvent aussi trouver des relais privés prescripteurs et directement en contact avec les dirigeants des PME, tels que les cabinets de comptables ou les prestataires informatiques”, ajoute Stéphane Lelux. Il n’y a pas de mode d’intervention type. C’est à chacun de s’inventer ses modèles en fonction des caractéristiques de son territoire.