Depuis quelques temps, Facebook est dans le collimateur de la puissante Federal Trade Commission (FTC), qui enquête sur de possibles entorses à la concurrence loyale dans le secteur des réseaux sociaux. Selon le Wall Street Journal, l’entreprise Snap a collecté toute une série de faits ou d’indices sur la stratégie supposée malveillante de Facebook à son encontre. Toutes ces informations ont été présentées à la FTC sous le nom de « Projet Voldemort », en référence au célèbre sorcier maléfique de la saga Harry Potter.
Ainsi, pour détecter le potentiel économique de Snapchat, Facebook se serait appuyé, entre autres, sur Onavo Protect, une appli de VPN que la firme proposait sur Android et iOS. Celle-ci était présentée comme une logiciel de sécurité et de protection des données personnelles. En réalité, elle permettait à Facebook de détecter les tendances d’usage, en collectant la liste des applications installées sur le terminal et en analysant les flux réseau. Ce subterfuge aurait permis de voir combien de temps un utilisateur consacrait à Snapchat et combien de messages il envoyait. Apple a éjecté Onavo de son App Store en août 2018. Facebook a fini par le retirer de Google Play en février 2019.
Des menaces et des banissements
Convaincu de l’intérêt de Snapchat, Mark Zuckerberg aurait proposé au PDG Evan Spiegel le rachat de sa société, à un prix non négociable. En cas de refus, le fondateur de Facebook l’aurait menacé de lui mettre des bâtons dans le roues en copiant les fonctionnalités de son application. La même « proposition » avait été faite à Dennis Crowley, co-fondateur de Foursquare. Par la suite, Facebook a effectivement développé des fonctionnalités similaires à Snapchat et Foursquare.
Selon les documents Voldemort, Facebook aurait également essayé d’épurer son application Instagram de toute référence à Snapchat. Ainsi, le réseau social aurait systématiquement filtré ou bloqué les recherches et les mises en avant de contenus liés à Snapchat au sein de l’application Instagram. Il aurait également interdit aux influenceurs d’insérer des liens Snapchat sur leurs profils, sous peine de perdre leur statut de « compte vérifié ». Or, c’est un risque qu’aucun influenceur n’a envie de prendre, car cela leur ferait perdre d’éventuels contrats marketing avec des marques. Selon Wall Street Journal, Facebook a finalement ajouté en 2016 une règle dans ses conditions d’utilisation qui interdit d’utiliser dans Instagram des liens vers les profiles Snapchat.
Bref, on voit que Facebook n’est pas tendre avec son concurrent. La FTC devra désormais évaluer si s’agit là d’une concurrente déloyale ou non.
Source: Wall Street Journal
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