Passer au contenu

Progresser dans l’entreprise ou dans l’informatique : le défi du DSI en 2002

Dans la gestion de sa carrière, le DSI est confronté au grand dilemme des technologies de l’information : trouver le bon compromis entre performance technique et efficacité économique.

Quelle différence y a-t-il entre l’industrie alimentaire, la grande distribution, le social et la santé ou les services bancaires ? Les outils informatiques y sont généralement distincts, les problématiques technologiques parfois différentes, et les besoins d’information souvent multiples. Et pourtant, ils se ressemblent parfois dans leur organisation. C’est ce qui permet à certains DSI, comme à d’autres dirigeants, de bouger d’un secteur à l’autre au gré des promotions. Certains ne s’en privent pas, enrichissant ainsi la variété de leurs expériences et faisant progresser leur carrière. D’autres préfèrent rester dans la logique métier, approfondissant alors leurs compétences professionnelles. Mais quels sont les avantages et les inconvénients de ces deux types de parcours ? N’est-il pas nécessaire qu’un DSI connaisse bien le ” métier ” de son entreprise ? En fait, il n’existe pas de règle générale. Tout dépend du secteur d’activité.Pour François Gitton, passé en vingt ans de chez Colgate Palmolive, puis Peat Marwick Consultant à Kraft Foods, et à Carrefour Promodès depuis 2000, la logique est celle de la progression de carrière. Chaque changement lui a permis de gravir des échelons dans la hiérarchie ?” de chef de projet à DSI, actuellement chargé de réorganiser l’informatique du groupe après la fusion Carrefour-Promodès. Chez Kraft, il n’était que l’un des DSI d’un industriel international de l’alimentaire. “Alors, quand on m’a proposé de rejoindre le leader mondial de la distribution et de prendre en charge les nouvelles technologies, je n’ai pas hésité longtemps”, confie-t-il. Mais à quel prix ? Car un tel changement n’est pas toujours facile. Daniel Zamparini, actuellement DSI chez PSA, le sait bien. Venant de Sanofi, filiale chimie d’Elf à l’époque, il a dû se former durant toute une année aux métiers de l’automobile. Un préalable qui a porté ses fruits, puisqu’il a désormais une vision stratégique performante des problématiques technologiques du secteur. Bernard Albigès témoigne, lui aussi, d’une forte capacité d’adaptation : après être passé chez Agfa Gevaert, Rhône Poulenc et RVI, il se retrouve patron de l’informatique à l’Assistance publique des hôpitaux de Paris.

Des carrières qui peuvent évoluer dans l’entreprise

A l’inverse, d’autres DSI restent attachés à leur secteur, voire à l’entreprise qui les fait évoluer. Ceux-ci connaissent et maîtrisent parfaitement les technologies du métier de leur employeur. Arrivé en 1972 comme analyste-programmeur, Alain Poussereau est resté à la Cnav, dont il dirige désormais les systèmes d’information. Bernard Charnay, lui, après avoir débuté chez Catena, leader français du bricolage en franchise, est maintenant le DSI de Lapeyre, le groupe concurrent. Emblématique aussi est la carrière d’Aline Bec. Venue de Natexis (Banques Populaires), dont elle dirigeait la gestion des opérations et de l’informatique, elle a pris en mars 2000 la tête de la DCTOI du Crédit Lyonnais, où elle conduit un gros projet de refonte technique en architecture multicanal. Un retour aux sources, puisque c’est dans cette banque qu’elle avait commencé sa carrière en 1980. Une carrière poursuivie à la GMF, chez Sudameris France, puis à la BFCE ?” toujours dans le milieu bancaire. “Un exemple qui n’est pas spécifique, puisque les directeurs généraux aiment à recruter un DSI ayant déjà mené à bien le même type de projet dans une autre entreprise”, rationalise Philippe Stroobants, directeur chez PA Consulting, mais aussi, actuellement, DSI intérimaire à la Compagnie nationale du Rhône. Lui a choisi la variété, sautant d’une mission d’organisation à une autre.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Hubert d'Erceville