Le rire sardonique de Jeff Bezos doit résonner aux oreilles de ceux qui pariaient, récemment encore, sur “le dernier Noël d’Amazon “, glosant sur l’incapacité structurelle du plus emblématique des cybermarchands à être rentable. Pour la première fois depuis sa création en 1995, la firme de Seattle a en effet dégagé un tout petit profit ?” 5 millions de dollars nets (soit 5,67 millions d’euros) ?” il est vrai sur le seul dernier trimestre de l’exercice 2001.Mais la surprise est réelle, car les analystes s’attendaient à une nouvelle perte camouflée en “profit opérationnel “. La performance a été saluée à Wall Street : le 22 janvier, à l’annonce des résultats, l’action Amazon a fait un bond de 24 % ! Sur l’ensemble de l’exercice 2001, Amazon est encore dans le rouge avec un trou de 567,3 millions dollars, qui vient s’ajouter aux 2,8 milliards de pertes accumulées depuis sept ans. Mais le supermarché électronique de Jeff Bezos a aussi passé l’an dernier les 3 milliards de dollars de chiffre d’affaires grâce à un Noël réussi. Le site de Jeff Bezos à cette occasion a augmenté ses ventes de 15 %. Pour 2002, Amazon s’attend à des ventes de 3,4 milliards de dollars, sans s’engager à produire un bénéfice net en année pleine. De nombreux distributeurs “en brique et mortier” pourraient lui envier ces chiffres. Au même moment, Kmart, la deuxième chaîne de supermarchés aux États-Unis, annonçait dailleurs son placement sous la protection de la loi sur les faillites… Étonnant chassé croisé entre ancienne et nouvelle économie.
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