Profil des internautes : Ipsos et Sofres s’affrontent
A quelques jours d’intervalle, les instituts de sondage concurrents Ipsos-Médiangles et Sofres ont présenté leur typologie des internautes. Deux visions qui s’opposent face à un marché en quête d’un langage unique.
Louis Rougier, directeur général d’Ipsos-Médiangles, affichait, le 22 mars, sa volonté de faire de sa typologie ” le nouveau langage pour décrire les diverses façons de vivre Internet “. Mais c’était sans compter sur la Sofres ?” qui de son côté ?” a défini sa propre typologie. La présentation officielle est prévue pour le lundi 26 mars.Ainsi, les instituts de sondage donneront à leurs clients deux regards sur les internautes français. Pour Ipsos-Médiangles, les internautes se divisent en cinq catégories : les ” Basics ” (33 %), les ” Companions ” (22 %), les ” Sweet Homes ” (21 %), les ” Experts ” (13 %), et les ” Traders ” (11 %).En revanche, pour la Sofres, les mêmes internautes se répartissent dans trois catégories : les ” Novices ” (40 %), les ” Confirmés ” (30 %) et les ” Experts ” (30 %).Ces typologies sont destinées à mieux comprendre les internautes dans leurs habitudes et désirs de consommation. Elles sont assignées à trois types d’applications directes : gestion des médias plannings pour les régies publicitaires Internet, l’adaptation des fonctions des sites selon les attentes des internautes, et l’adaptation de la communication des sites vis-à-vis de leur public cible.
Trouver un langage commun ?
Alexandre Stopniki, PDG de Numeriland et directeur d’e-syndicat, l’association française des régies publicitaires du Web, trouve l’idée d’une nouvelle typologie très intéressante, mais déplore le fait que les instituts ne se soient pas concertés pour trouver des définitions communes.
” Si nous voulons pouvoir généraliser ces cyber-types et professionnaliser Internet, tout le monde doit parler le même langage “, explique-t-il.Mais, justement, les cyber-types ont bien pour vocation de donner à des acteurs variés les mêmes référents, donc le même langage. Aussi, Alexandre Stopniki va-t-il même jusqu’à proposer de rencontrer la Sofres et Ipsos pour s’entendre sur les termes.C’est sans compter sur les logiques de concurrence entre les instituts de sondage. ” Nous sommes dans un climat de concurrence saine. Mais je doute que la Sofres adopte un jour nos cyber-types, ça ne serait pas dans leur intérêt “, confie Xavier Daras, directeur d’études chez Ipsos-Médiangles.Pour Olivier Henry-Biabond, directeur de Sofres Interactive France, les différences de point de vue ne posent pas de problèmes : ” On a déjà du mal à s’entendre sur la définition d’un internaute. Notre vision est assez différente de celle d’Ipsos, je ne vois pas de raison pour qu’on s’entende à chaque fois. “Les professionnels devront donc apprendre le langage de chaque institut ou choisir, sachant que, par exemple, ” l’Expert ” de l’un n’est pas celui de l’autre.