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Part variable basse, primes et congés limités? Une enquête du cabinet de conseil Oberthur Consultants révèle que la conjoncture n’incite pas à l’octroi de compléments de rémunération dans l’industrie informatique
française.

Entre les primes, l’intéressement et les majorations de salaire, comment se structure la rémunération globale ? Comment s’organise le temps de travail en tenant compte des congés exceptionnels et de la RTT ?
Connu pour ses enquêtes sur les salaires, Oberthur Consultants a décidé cette année de se pencher sur la politique des sociétés high-tech en matière de rémunération. Et révèle qu’elles conduisent une politique de rémunération de temps de
crise.Pour cette première édition, le cabinet de conseil, filiale d’Adecco, a interrogé trente-trois entreprises. Pour l’essentiel des SSII mais également quelques éditeurs et constructeurs. Douze des sociétés interrogées
emploient plus de cinq cents salariés (Atos Origin, IBM, Logica CMG, Steria, Teamlog, etc.). Un panel réduit mais appelé à s’étoffer.

La part fixe des salaires reste à un niveau élevé

La lecture de l’étude confirme un certain nombre d’a priori tout en révélant quelques surprises. La part variable est ainsi plus faible que celle attendue. Chez les cadres ? concernés à
69,5 % ? cette proportion représente 10 % ou moins de leur salaire de base pour 39,1 % d’entre eux, et de 10 à 20 % pour 17,4 %.Pour Jean-Philippe Dominguez, directeur de département chez Oberthur Consultants, “la part variable joue un rôle de régulateur en fonction de la conjoncture. En période de crise, la part fixe reste à un niveau
élevé.”
Ce que confirme Pierre Dellis, délégué général de Syntec Informatique. “En quelques années, le turn-over a chuté de 15 à 4 %. Les entreprises souhaitent fidéliser ces 4 % en
maintenant un salaire fixe important. Il s’agit aussi de ne pas pénaliser les salaires des commerciaux sensibles aux aléas de conjoncture.”
Seules 60 % des entreprises ont mis en place un système ” formalisé ” ? objectifs quantifiés ? d’attribution de la prime de performance individuelle. Un pourcentage qui monte
toutefois à plus de 83 % pour les sociétés de plus de cinq cents salariés. La qualité du travail, la satisfaction du client, le respect des délais sont les critères qualitatifs les plus cités. En tête des critères quantitatifs, on trouve, dans
l’ordre, le résultat financier de l’entreprise, le chiffre d’affaires atteint par compte-client ou par équipe, le nombre de jours facturés et le nombre de rendez-vous commerciaux.Des critères que l’on retrouve, en ordre dispersé, dans l’attribution de la prime de performance collective. Pour les autres types de gratifications, les employeurs se montrent assez peu généreux. Seules 11,1 % des
sociétés attribuent une prime de vacances supérieure au minimum conventionnel et 6,7 % une prime d’ancienneté. Et moins de la moitié ont conclu un accord d’intéressement.En revanche, les salariés soumis à des périodes d’astreinte voient leur salaire majoré au-delà du barème Syntec dans près d’une entreprise sur deux. En ce qui concerne l’organisation du temps de travail, les
entreprises du secteur ne s’écartent pas de la norme avec vingt-cinq jours de congés payés et le nombre de jours RTT oscille, dans la médiane, entre huit et treize. La répartition des jours RTT dits ” employeur ” et
” salarié ” s’établit généralement pour moitié chacun. Plus de 58 % des entreprises utilisent les jours de RTT ” employeur ” pour gérer les périodes d’intercontrat. En matière
d’attribution de congés exceptionnels ? déménagement, naissance et adoption? ? plus de 60 % des entreprises appliquent la convention Syntec. On notera, enfin, que le compte épargne temps n’est
institué que dans 8,3 % des grandes entreprises.

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Xavier Biseul