L’année 2000 n’a finalement pas été une si bonne cuvée pour les éditeurs historiques du commerce électronique. “Les trois premiers trimestres ont été largement supérieurs à nos prévisions “, se réjouit Yves Nouveau, directeur pour l’Europe du Sud de Vignette. Mais le dernier trimestre, en demi-teinte, n’a pas été à la hauteur du début d’année, et il laisse présager un avenir plus âpre. Les caïds de la profession, Broadvision et Vignette, ont certes affiché des taux de croissance records entre 1999 et 2000 – respectivement, 258 et 311 %. Mais cela ne les a pas empêchés de terminer l’année dans le rouge et d’être boudés par la Bourse.Pour les seconds rôles, à l’exception notable d’ATG, l’année 2000 a été encore plus rude. Non seulement la rentabilité espérée n’a pas été atteinte, mais l’activité a plafonné, et même régressé certains trimestres. Du coup, les perspectives de croissance pour 2001 ont été revues à la baisse. Ainsi, Intershop ne table plus que sur une progression de son chiffre d’affaires de 13 à 14 %. Vignette vise un peu plus du double. Seul Broadvision affiche un optimisme mesuré avec une augmentation d’au moins 50 % de son chiffre d’affaires. On est loin des rythmes endiablés des années précédentes.Malgré ce fléchissement de la croissance, les deux principaux fournisseurs d’outils de vente sur internet prévoient un exercice excédentaire en 2001. Après avoir complètement absorbé les coûts liés à l’acquisition d’Interleaf, Broadvision s’attend à retrouver le chemin des profits. Pour sa part, Vignette devrait dégager ses premiers bénéfices cette année – soit un an plus tard que prévu. Il est vrai que l’éditeur de Story Server a dû supporter en 2000 le poids de l’acquisition de trois sociétés : Datasage, Engine 5 et OnDisplay.Cette année devrait aussi être marquée par une recomposition du marché. OpenMarket a basculé dans la gestion de contenu, domaine privilégié de Vignette. Intershop s’attaque désormais en priorité aux grands comptes. Et Broadvision, avec l’appui d’i2, compte se frotter un peu plus directement à Oracle, à SAP et aux autres poids lourds du progiciel.
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