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Produits dangereux sur Temu : Bruxelles doit adopter « un plan d’action ambitieux » sur le e-commerce, selon ces associations

Mieux réguler Temu, la plateforme d’e-commerce, et mieux réguler l’e-commerce : le ureau européen des unions de consommateurs (BEUC) demande à la Commission européenne de prendre des mesures contre la plateforme sur laquelle ses membres ont trouvé des produits non conformes à la législation européenne. Le BEUC demande surtout un plan sur l’e-commerce, deux jours avant une communication de Bruxelles attendue à ce sujet.

Des produits dangereux vendus sur Temu : dans un communiqué publié lundi 3 février, le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), une association qui regroupe de nombreuses ONG de défense des particuliers, demande à la Commission européenne de davantage cibler Temu. La plateforme d’e-commerce, qui offre des produits high tech et de prêt-à-porter, est l’objet d’une enquête de Bruxelles depuis octobre 2024.

Alors que Bruxelles doit présenter mercredi 5 février sa feuille de route pour faire face aux « défis liés aux plateformes d’e-commerce », l’organisation tire la sonnette d’alarme. Elle souhaite que des mesures soient prises contre la société d’origine chinoise, et attend de l’exécutif européen un « plan d’action ambitieux et de grande envergure sur l’e-commerce ».

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Des blocs d’alimentation susceptibles de provoquer des électrocutions

Plusieurs de ses membres ont testé des produits commandés sur Temu au Danemark, en Italie et au Royaume-Uni, dont des cosmétiques, des appareils électriques ou encore des jouets pour enfants. Sur les 200 produits testés, la majorité ne serait pas, selon les tests effectués, conforme à la législation européenne en vigueur.

BEUC liste ainsi « des petites pièces trop facilement détachables dans les jouets pour enfants et les produits pour bébés, qui peuvent provoquer des suffocations, des listes d’ingrédients manquantes ou incorrectes dans les cosmétiques, ou encore des radiateurs électriques extrêmement dangereux ».

Pendant que des blocs d’alimentation se sont avérés être susceptibles de provoquer des électrocutions, des caméras sans fil et des sonnettes connectées sont vendus sans fournir d’informations normalement obligatoires, écrit le groupement d’associations.

Temu, « un point d’entrée des produits illégaux » en Europe

Pour Agustín Reyna, directeur général du BEUC cité dans le communiqué, Temu « a peut-être pris d’assaut l’Europe parce qu’il est bon marché, mais c’est un point d’entrée pour des produits illégaux qui n’ont pas leur place sur nos marchés ». Non seulement des produits dangereux sont vendus, mais les entreprises européennes « qui prennent le temps de respecter nos lois sont soumises à une concurrence déloyale ».

Concrètement, l’organisation demande à la Commission de présenter mercredi prochain « un plan d’action ambitieux et large sur le commerce électronique qui aborde les problèmes auxquels les consommateurs sont confrontés sur les marchés en ligne ». Elle souhaite que tous les sites d’e-commerce respectent bien le DSA et le droit européen de la consommation.

Pour ce faire, le bureau demande à l’Europe de mener à bien la réforme du droit des douanes en cours, en empêchant les marchandises dangereuses d’entrer dans l’Union européenne, notamment en prévoyant plus de ressources aux autorités douanières. Elle demande enfin à l’exécutif de conclure son enquête ouverte en octobre dernier contre Temu, dans le cadre du règlement européen sur les services numériques (DSA). Bruxelles souhaitait justement s’assurer « que les produits vendus respectent les normes de l’UE et ne mettent pas en danger les consommateurs ». 

Cette communication s’ajoute aux nombreux appels à davantage réglementer les plateformes d’e-commerce chinoises en Europe : outre des associations qui ont porté plainte l’année dernière contre Temu, des pays de l’UE dont la France réclament aussi que « les fabricants et les plateformes de commerce électronique – y compris ceux des pays tiers – respectent les réglementations européennes applicables », notamment pour « garantir une concurrence loyale et la protection des consommateurs dans l’UE ». Une vaste réforme du droit des douanes est en cours : elle pourrait mettre fin à l’exemption dont bénéficient AliExpress, Temu ou Shein, exemption qui leur permet d’échapper aux droits de douane en Europe.

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Stéphanie Bascou