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Procès Microsoft : quand Bill Gates se contredit

Le fondateur de Microsoft a reconnu qu’il pouvait créer un système d’exploitation personnalisable par les fabricants de PC, ouvrant une brèche dans son système de défense.

Dans le procès antitrust qui l’oppose à neuf Etats américains et au district de Columbia, Microsoft a vu une bonne partie de sa défense réduite en miettes par Steven Kuney, l’avocat des plaignants. En effet, Microsoft a toujours déclaré qu’il était technologiquement impossible de retirer les outils multimédias ?” comme Internet Explorer, la messagerie instantanée Messenger, etc. ?” de Windows. La firme expliquait que ces outils étaient trop fortement imbriqués dans le c?”ur du système et que Windows ne pourrait pas fonctionner sans eux.Pourtant, Bill Gates a dû reconnaître que cet argument était faux devant le tribunal du Delaware, où il témoignait ces trois derniers jours. En effet, Steven Kuney a fait remarquer à Bill Gates que Microsoft commercialisait un produit baptisé Windows XP Embedded, incluant le c?”ur du système d’exploitation sans pour autant comprendre des outils de navigation ou de messagerie Internet. Windows XP Embedded est destiné au marché des machines outils, distributeurs de carburant et autres automates.

” Oui, c’est possible 

Lorsque Steve Kuney a demandé à Bill Gates s’il était possible d’utiliser Windows XP Embedded sur un PC, l’architecte en chef de Microsoft a déclaré : “Oui. Il est possible de le configurer pour cela”.Ainsi, les fabricants de PC pourraient vendre des machines comprenant Windows XP Embedded avec des outils multimédia concurrents de ceux de Microsoft, comme le lecteur multimédia RealPlayer, de RealNetworks, la messagerie instantanée ICQ, d’AOL, ou encore le navigateur Internet Netscape Navigator, par exemple.Le témoignage de Bill Gates ouvre donc une brèche dans le système de défense de Microsoft. La juge Kollar-Kotelly doit encore décider si les exigences des plaignants sont fondées. Mais elle sait désormais que ces dernières sont techniquement réalisables, contrairement aux assertions précédentes de Microsoft.

Middleware à tout faire

La bataille va donc se jouer autour de la définition du middleware, ces briques logicielles ajoutées au système d’exploitation par Microsoft et que les plaignants veulent voir retirer des systèmes Windows. Les plaignants incluent un éventail très large de logiciels sous ce terme : navigateur Internet Explorer, messagerie électronique Outlook, messagerie instantanée Messenger, suite bureautique Office.Si la juge retenait la suite Office comme un logiciel de type middleware, Microsoft pourrait se voir obligé de licencier son produit à d’autres éditeurs, ce qui le ferait apparaître sous d’autres systèmes d’exploitation. Cela rendrait plus attractifs les systèmes d’exploitation Unix/linux et fragiliserait la position de Windows sur le marché des PC.

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Antonin Billet