Après une semaine d’auditions, Microsoft a gagné aux poings le premier round qui l’oppose à neuf Etats américains dénonçant l’accord à l’amiable conclu entre l’éditeur et le ministère américain de la Justice. Ces neuf Etats veulent alourdir les sanctions prévues contre l’éditeur en forçant ce dernier à commercialiser une version modulaire de son système d’exploitation Windows.Ainsi, les fabricants d’ordinateurs pourraient en retirer des éléments ?” comme le navigateur Internet Explorer ou le lecteur Windows Media Player ?” pour les remplacer par des offres concurrentes. De plus, les Etats considèrent que Microsoft a usé de pratiques anticoncurrentielles sur les marchés émergents, comme ceux des systèmes d’exploitation pour assistants personnels, décodeurs de TV numérique ou encore ” smart phones “.La semaine dernière, les plaignants ont fait témoigner plusieurs personnalités de l’industrie informatique déclarant avoir souffert des pratiques commerciales de Microsoft. Richard Green (vice-président de Sun Microsystems), Peter Ashkin (ex-employé de Gateway), Michael Tiemann (directeur technique de Red Hat), David Richards (vice-président de Real Networks) et James Barksdale (ancien PDG de Netscape) se sont succédé à la barre sans paraître convaincre la juge Colleen Kollar-Kotelly. Certains témoignages sont devenus inconsistants face aux questionnements implacables de la juge et à une défense habile des avocats de Microsoft.
Des courriers électroniques refusés par la juge
Ainsi, les plaignants ont livré à la juge le contenu d’un courrier électronique échangé entre Barry Schuler, un dirigeant d’AOL, et Rob Glaser, le PDG de Real Networks. Selon le vice-président de Real Networks, Barry Schuler y déclarait que Microsoft voulait éliminer à tout prix sa société du marché. Un autre courrier électronique suggérait que le fabricant d’ordinateurs Gateway craignait des représailles de Microsoft s’il installait des produits de Real Networks sur ses machines.Autant de preuves rejetées mercredi dernier par la juge, les considérant comme des rumeurs en l’absence du témoignage de ceux qui les avaient écrits. Sévèrement critiqués par la juge Colleen Kolar-Kotelly, les Etats plaignants se sont engagés à fournir des témoignages plus consistants pour la seconde semaine d’auditions.A partir de ce lundi, les plaignants devraient donc présenter de nouveaux témoignages de ” victimes ” de Microsoft, orientant le débat vers les marchés émergents auxquels s’attaque l’éditeur. Carl Ledbetter (un vice-président de Novell), Steve McGeady (un ancien dirigeant d’Intel) et Michael Mace (un dirigeant de Palm) devraient ainsi témoigner contre Microsoft. Les deux premiers aborderont respectivement les bénéfices en termes d’interopérabilité et de sécurité qu’apporterait l’ouverture des interfaces de programmation (API) de Microsoft. Michael Mace tentera de prouver que Microsoft a gêné sa société en lui interdisant l’accès à certains outils de développement.Cette nouvelle phase du procès s’annonce difficile pour les neuf Etats. En effet, la plainte initiale du procès antitrust ne concernait que le marché de l’informatique bureautique. Théoriquement, la loi américaine ne les autorise pas à poursuivre Microsoft pour des accusations qui nétaient pas enregistrées dans la plainte originelle du procès antitrust. Leur réussite sur ce terrain dépendra donc en partie du bon vouloir de la juge Colleen Kollar-Kotelly.
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