C’est bien ProCapital qui reprend la filiale française de Comdirect. La filiale italienne a déjà été fermée, faute de repreneur. Le courtier allemand a donc finalement réussi à couper les deux branches malades de son activité, ce qui devrait lui permettre d’atteindre son objectif de rentabilité d’ici la fin 2002.Cependant, la manière avec laquelle les dirigeants ont procédé ne convainc pas les employés qui jalouseraient presque le sort de leurs homologues italiens, remerciés par un chèque. Ainsi, entre un tiers et la moitié des effectifs continuent leur grève, instiguée en février, en réaction à l’opacité qui a régnée dans cette transaction.” Nous sommes spectateurs de cette vente. Nous avons découvert l’annonce de la maison mère allemande sur Internet “, soupire un délégué syndical. Suite à un combat entre syndicats et direction, Comdirect a finalement décidé de réaliser la transaction sans même attendre la réunion du CE. Cette dernière avait pourtant été fixée par un référé du tribunal de grande instance, sur la demande de la direction.Une attitude qui la rend coupable, aux yeux des syndicats, d’un ” délit d’entrave ” lui permettant de contester la conformité de l’opération devant les tribunaux. Une simple ” question technique “, selon Laurent Bouyoux, président de ProCapital qui préfère éluder la question.Derrière ce bras de fer se cache l’inquiétude des cinquante-huit salariés qui craignent pour leur avenir. Si le repreneur, ProCapital, a promis de conserver la totalité des emplois jusqu’à la fin de l’année, les syndicats craigent une ” liquidation déguisée “ de la société. Ils suspectent ProCapital de vouloir faire main basse sur la trésorerie conséquente de Comdirect (près de 15 millions d’euros).De son côté, le président de ProCapital, Laurent Bouyoux, persiste à considérer que son projet de reprise est réalisable. “J’espère convaincre les employés de Comdirect France, même si certains souhaitent se faire de l’argent facile”, affirme-t-il. “Si le but est de fermer la société, autant que cela se fasse tant qu’il y a de l’argent dans les caisses”
, rétorque un syndicaliste.La première confrontation entre les deux parties aura lieu dans trois semaines, selon Laurent Bouyoux, après validation de l’opération par la Banque de France.
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